Celuiqui aime a déjà franchi la mort Rien ne pourra le séparer De l'amour du Dieu vivant 1. Si notre faim de ta Parole a nourri nos corps brisés, Devant toi, Seigneur, nous aurons le

Le nazisme s’insinua dans la chair et le sang du grand nombre Ă  travers des expressions isolĂ©es, des tournures, des formes syntaxiques qui s’imposaient Ă  des millions d’exemplaires et qui furent adoptĂ©es de façon mĂ©canique et inconsciente. On a coutume de prendre ce distique de Schiller, qui parle de la langue cultivĂ©e qui poĂ©tise et pense Ă  ta place, dans un sens purement esthĂ©tique et, pour ainsi dire, anodin. Un vers rĂ©ussi, dans une langue cultivĂ©e, ne prouve en rien la force poĂ©tique de celui qui l’a trouvĂ© ; il n’est pas si difficile, dans une langue Ă©minemment cultivĂ©e, de se donner l’air d’un poĂšte et d’un penseur. Mais la langue ne se contente pas de poĂ©tiser et de penser Ă  ma place, elle dirige aussi mes sentiments, elle rĂ©git tout mon ĂȘtre moral d’autant plus naturellement que je m’en remets inconsciemment Ă  elle. Et qu’arrive-t-il si cette langue cultivĂ©e est constituĂ©e d’élĂ©ments toxiques ou si l’on en a fait le vecteur de substances toxiques ? Les mots peuvent ĂȘtre comme de minuscules doses d’arsenic on les avale sans y prendre garde, elles semblent ne faire aucun effet, et voilĂ  qu’aprĂšs quelque temps l’effet toxique se fait sentir. Si quelqu’un, au lieu d’ hĂ©roĂŻque et vertueux », dit pendant assez longtemps fanatique », il finira par croire vraiment qu’un fanatique est un hĂ©ros vertueux et que, sans fanatisme, on ne peut pas ĂȘtre un hĂ©ros. Les vocables fanatique et fanatisme n’ont pas Ă©tĂ© inventĂ©s par le TroisiĂšme Reich, il n’a fait qu’en modifier la valeur et les a employĂ©s plus frĂ©quemment en un jour que d’autres Ă©poques en des annĂ©es. » Victor Klemperer, LTI, La langue du IIIĂšme Reich, 1947, tr. fr Elisabeth Guillot, Albin Michel, p. 38. ______________________________________________________________________ Comment ça va Ă  l’usine ? lui demandai-je. – TrĂšs bien ! rĂ©pondit-il. Hier, c’était un trĂšs grand jour pour nous. Quelques communistes culottĂ©s s’étaient incrustĂ©s Ă  Okrilla, alors nous avons organisĂ© une expĂ©dition punitive [Strafexpedition] – Vous avez fait quoi ? – Eh bien, on les a fait passer par les verges, c’est-Ă -dire par nos matraques en caoutchouc, avec un peu de ricin, rien de sanglant mais trĂšs efficace tout de mĂȘme, une expĂ©dition punitive, quoi. ExpĂ©dition punitive est le premier mot que j’ai ressenti comme spĂ©cifiquement nazi, c’est le tout premier de ma LTI et le tout dernier que j’ai entendu de la bouche de T. ; je raccrochai sans mĂȘme prendre la peine de refuser son invitation. Tout ce que je pouvais imaginer d’arrogance brutale et de mĂ©pris envers ce qui est Ă©tranger Ă  soi se trouvait condensĂ© dans ce mot expĂ©dition punitive ; il avait une rĂ©sonance si coloniale qu’on imaginait un village nĂšgre cernĂ© de toutes parts et qu’on entendait le claquement du fouet en cuir d’hippopotame. Plus tard, mais hĂ©las cela ne dura pas, ce souvenir eut aussi, en dĂ©pit de son amertume, quelque chose de rĂ©confortant pour moi. Un peu de ricin il Ă©tait tellement clair que cette opĂ©ration imitait les pratiques fascistes des Italiens; il me semblait que tout le nazisme n’était rien d’autre qu’une infection italienne. Mais cette consolation disparut devant la vĂ©ritĂ© qui se dĂ©voilait, comme s’estompe une brume matinale ; le pĂ©chĂ© nazi, capital et mortel, Ă©tait allemand et non italien. MĂȘme le souvenir de ce mot nazi ou fasciste qu’était expĂ©dition punitive » se serait certainement envolĂ©, pour moi comme pour des millions d’autres gens, s’il n’avait Ă©tĂ© associĂ© Ă  un Ă©vĂ©nement personnel. Car cette expression n’appartient qu’aux dĂ©buts du TroisiĂšme Reich, elle a Ă©tĂ© rendue caduque par la simple institution de ce rĂ©gime, comme la flĂšche est rendue caduque par la bombe. Les expĂ©ditions punitives, semi-privĂ©es et exĂ©cutĂ©es en amateur, furent immĂ©diatement remplacĂ©es par l’action policiĂšre, rĂ©guliĂšre et officielle, et le ricin par les camps de concentration. Et, six ans aprĂšs le commencement du TroisiĂšme Reich, le tumulte des expĂ©ditions punitives Ă  l’intĂ©rieur de l’Allemagne, devenues actions policiĂšres, fut couverte par le vacarme de la guerre mondiale que ses instigateurs avaient Ă©galement conçue comme un genre d’expĂ©dition punitive contre tous les peuples mĂ©prisĂ©s. C’est ainsi que les mots disparaissent. » Victor Klemperer, LTI, La langue du IIIĂšme Reich, 1947, tr. fr Elisabeth Guillot, Albin Michel, p. 71-72. Toute correspondance sur le sujet [l’extermination des Juifs d’Europe] Ă©tait soumise Ă  des rĂšgles de langage » trĂšs strictes el, exception faite pour les rapports de Einsatzgruppen, on trouve rarement, dans les documents des mots crus tels qu’ extermination », liquidation » ou tuerie ». À leur place, des noms de code Ă©taient prescrits pour tuerie» on devait dire Solution finale », Ă©vacuation» Aussiedling ou traitement spĂ©cial » Sonderbehandlung ; quand il ne s’agissait pas des Juifs qu’on envoyait Ă  Theresienstadt, le ghetto des vieillards » pour les juifs privilĂ©giĂ©s – on parlait alors d’un changement de rĂ©sidence » – la dĂ©portation Ă©tait rebaptisĂ©e rĂ©installation » Umsiedlung ou encore travail Ă  l’Est » Arbeitsensatz um Osten, dans la mesure oĂč les Juifs ont souvent Ă©tĂ© temporairement rĂ©installĂ©s dans des ghettos tout comme une certaine partie d’ente eux fut temporairement utilisĂ©e pour le travail forcĂ©. Dans certaines circonstances, il s’avĂ©ra nĂ©cessaire d’apporter de lĂ©gĂšres modifications aux rĂšgles de langage. C’est ainsi qu’un haut responsable des Affaires Ă©trangĂšres proposa que, dans toute correspondance avec le Vatican, on parle du meurtre des Juifs en termes de solution radicale » ; l’idĂ©e Ă©tait ingĂ©nieuse, car le gouvernement catholique fantoche de Slovaquie, mis en place avec l’appui du Vatican, n’avait pas Ă©tĂ©, aux yeux des nazis, suffisamment radical » dans sa lĂ©gislation antijuive il ait commis l’ erreur fondamentale » de promulguer des lois contre les Juifs et d’en exclure les Juifs baptisĂ©s. Les porteurs de secrets » ne pouvaient donc parler un langage non codĂ© qu’entre eux, et il est peu probable qu’ils l’aient fait pendant qu’ils vaquaient Ă  leurs tĂąches meur­triĂšres quotidiennes, ou devant leurs stĂ©nodactylos et autres employĂ©s de bureau. Quelle que fut la raison de ces rĂšgles de langage», elles contribuĂšrent considĂ©rablement au maintien de l’ordre et de l’équilibre mental dans les nombreux services spĂ©cialisĂ©s dans les fonctions les plus diverses dont la coopĂ©ration Ă©tait indispensable en la matiĂšre. Mieux encore, l’ex pression rĂšgles de langage » Sprachregelung Ă©tait elle-mĂȘme un nom de code ; en langage ordinaire, on appellerait cela un mensonge. En effet, lorsqu’un porteur de secrets » Ă©tait envoyĂ© Ă  la rencontre de quelqu’un venant du monde extĂ©rieur, on lui donnait, en mĂȘme temps que les ordres, ses rĂšgles de langage » – comme, par exemple, Eichmann, lorsqu’il fit visiter le ghetto de Theresienstadt aux reprĂ©sentants suisses de la Croix-Rouge internationale. Dans ce dernier cas, il s’agissait d’un mensonge Ă  propos d’une soi-disant Ă©pidĂ©mie de typhus qui aurait fait rage au camp de concentration de Bergen-Belsen que ces messieurs voulaient aussi visiter. L’effet exact produit par ce systĂšme de langage n’était pas d’empĂȘcher les gens de savoir ce qu’ils faisaient, mais de les empĂȘcher de mettre leurs actes en rapport ave une ancienne notion normale » du meurtre et du mensonge. Par sa grande sensibilitĂ© aux expressions toutes faites et aux slogans, ainsi que par son incapacitĂ© Ă  s’exprimer en langage ordinaire, Eichmann Ă©tait le sujet idĂ©al pour les rĂšgles de langage ». » Hannah Arendt, Eichmann Ă  JĂ©rusalem, 1963, tr. fr. Anne GuĂ©rin, Gallimard Quarto, 2002, p. 1100-1101. ________________________________________________________________________ D’oĂč peut venir la sollicitude, envers la langue, de l’autoritĂ© politique, appuyant ou relevant l’interrogation savante ? D’oĂč vient que normaliser la langue, rĂ©former son vocabulaire soient des activitĂ©s politiques et non pas seulement d’innocents jeux d’amoureux des phrases et des mots ? [
] Le rĂ©gime soviĂ©tique en est encore un exemple frappant, lui qu’on a pu qualifier de logocratie ». Il convient, en fait, d’analyser un terme linguis­tiques cette fameuse langue de bois », dĂ©finie ici et lĂ  comme un style par lequel on s’assure le contrĂŽle de tout, en masquant le rĂ©el sous les mots. La novlangue d’Orwell dans 1984 visait, mais dans la fiction, Ă  extirper toute pensĂ©e non orthodoxe en bannissant les noms mĂȘmes qui pouvaient lui servir de support. Les mots y devenaient leurs propres dĂ©funts. Dans les textes soviĂ©tiques officiels, on constate un emploi lar­gement infĂ©rieur de verbes par rapport aux noms dĂ©rivĂ©s de verbes, type de nomination dont le russe est abondamment pourvu. Le grand nombre des nominalisations p­ermet d’esquiver par le discours l’affrontement du rĂ©el, auquel correspondrait l’emploi de verbes. Ainsi, on peut prĂ©senter comme Ă©vident et rĂ©alisĂ© ce qui n’est ni l’un ni l’autre. Pour prendre un exemple français, quand on passe de mes thĂšses sont justes ou les peuples luttent contre l’impĂ©rialisme Ă  la justesse de mes thĂšses ou la lutte des peuples contre l’impĂ©rialisme, on passe de l’assertion Ă  l’implicite. L’énonceur Ă©lude ainsi la prise en charge, aussi bien que l’objection. Car l’auditeur, s’il peut inter­rompre Ă  la fin d’une phrase mes thĂšses sont justes, le peut beaucoup moins aprĂšs une portion de phrase inachevĂ©e la justesse de mes thĂšses. » Claude HagĂšge, L’Homme de paroles, 1985, Fayard, p. 201-202. _______________________________________________________________________ La parole magico-religieuse est d’abord efficace, mais sa qualitĂ© de puissance religieuse engage d’autres aspects en premier lieu, ce type de parole ne se distingue pas d’une action ou, si l’on veut, il n’y a pas Ă  ce niveau de distance entre la parole et l’acte ; en outre, la parole magico-religieuse n’est pas soumise Ă  la temporalitĂ© ; enfin, elle est toujours le privilĂšge d’une fonction socio-religieuse. La parole chargĂ©e d’efficacitĂ© n’est pas sĂ©parĂ©e de sa rĂ©alisation ; elle est d’emblĂ©e une rĂ©alitĂ©, une rĂ©alisation, une action. Cet aspect se marque bien dans la substitution de prattein et de praxis au verbe de l’efficacitĂ©, krainein Zeus ekprattei ; on parle de la praxis des oracles ; et les Érinyes[1], exĂ©cutrices des hautes Ɠuvres de Justice, sont les Praxitheai, les dĂ©esses de la Justice en marche ». L’usage de prattein est, en effet, rĂ©servĂ© Ă  une action naturelle dont l’effet n’est pas un objet extĂ©rieur et Ă©tranger Ă  l’acte qui l’a produit, mais cette action mĂȘme dans son accomplissement. Par ailleurs, tout semble se passer ; en dehors de la temporalitĂ© ; il n’y a pas trace Ă  ce niveau d’une action ou d’une parole engagĂ©e dans le temps. La parole magico-religieuse se prononce au prĂ©sent ; elle baigne dans un prĂ©sent absolu, sans avant, ni aprĂšs, un prĂ©sent qui, comme la mĂ©moire, englobe ce qui a Ă©tĂ©, ce qui est, ce qui sera ». Si la parole de cette espĂšce Ă©chappe Ă  la temporalitĂ©, c’est essentiellement parce qu’elle fait corps avec des forces qui sont au-delĂ  des forces humaines, des forces qui ne font Ă©tat que d’elles-mĂȘmes et prĂ©tendent Ă  un empire absolu. À aucun moment, la parole du poĂšte ne cherche l’accord des auditeurs, l’assentiment du groupe social ; celle du roi de justice pas davantage elle se dĂ©ploie avec la majestĂ© d’une parole oraculaire ; elle ne vise pas Ă  Ă©tablir dans le temps un de ces enchaĂźnements de mots qui tirent leur force de l’approbation ou de la contestation des autres hommes. Dans la mesure oĂč la parole magico-religieuse transcende le temps des hommes, elle transcende aussi les hommes elle n’est pas la manifestation d’une volontĂ© ou d’une pensĂ©e individuelle, elle n’est pas l’expression d’un agent, d’un moi. La parole magico-religieuse dĂ©borde l’homme de toutes parts elle est l’attribut, le privilĂšge d’une fonction sociale. Toutes les paroles des hommes, qui ont le privilĂšge de VĂ©ritĂ© », se dĂ©finissent par la mĂȘme efficacitĂ©. Mais l’articulation d’AlĂštheia et du verbe krainein s’atteste particuliĂšrement dans la reprĂ©sentation des Érinyes. Ce sont de vĂ©nĂ©rables dĂ©esses, Ă  la mĂ©moire inaltĂ©rable ; jamais l’oubli ne les atteint, car elles sont en quelque sorte antĂ©rieures au temps, elles ont l’ñge du Vieux de la Mer. Mais si les Érinyes sont celles qui n’oublient pas mnĂšmones, elles sont aussi les vĂ©ridiques » et celles qui accomplissent ». On les nomme parfois Praxidikai, OuvriĂšres de Justice » elles s’identifient Ă  la parole de malĂ©diction, celle que prononce ƒdipe dans son aveuglement, celle qui dĂ©truit les maisons. Leur vĂ©ritĂ© » est la malĂ©diction efficace qui dĂ©chaĂźne la stĂ©rilitĂ©, anĂ©antit toute forme de vie. La VĂ©ritĂ© » s’institue donc dans le dĂ©ploiement de la parole magico-religieuse, entĂ©e sur la MĂ©moire et articulĂ©e Ă  l’Oubli. Mais la configuration d’AlĂštheia, que dessine l’opposition fondamentale de MĂ©moire et d’Oubli, engage d’autres puissances qui contribuent Ă  la dĂ©finir. Telles sont DikĂš, Pistis, PeithĂŽ. Au mĂȘme titre qu’AlĂštheia, la Justice est une modalitĂ© de la parole magico-religieuse, car la DikĂš rĂ©aliser ». Quand le roi prononce un dit de justice », sa parole a valeur dĂ©cisoire. Dans le domaine de la justice, l’AlĂštheia est naturellement insĂ©parable de la DikĂš, mais, dans le monde poĂ©tique, DikĂš n’est pas moins indispensable un Ă©loge se rend avec justice », tel celui que rendit la langue d’Adraste au devin Amphiaraos. Louer le vaillant » s’accorde Ă  la justice la plus stricte ; le Vieux de la Mer disait Louez de tout votre cƓur, pour ĂȘtre justes, l’exploit de votre ennemi mĂȘme. » D’une certaine façon, l’éloge est une forme de justice. Quand le poĂšte chante une louange, il suit la voie de la justice ; les poĂštes sont des hommes de talent et d’équitĂ© » ; leur AlĂštheia est renforcĂ©e par DikĂš. En fait, dans le systĂšme de pensĂ©e religieuse oĂč triomphe la parole efficace, il n’y a nulle distance entre la vĂ©ritĂ© » et la justice » ce type de parole est toujours conforme Ă  l’ordre cosmique, car il crĂ©e l’ordre cosmique, il en est l’instrument nĂ©cessaire. » Marcel Detienne, Les MaĂźtres de VĂ©ritĂ© dans la GrĂšce archaĂŻque, 1967, Le Livre de Poche, 2006, p. 122-126 _______________________________________________________________________ Le fait banal de la conversation quitte, par un cĂŽtĂ©, l’ordre de la violence. Ce fait banal est la merveille des merveilles. Parler, c’est en mĂȘme temps que connaĂźtre autrui se faire connaĂźtre Ă  lui. Autrui n’est pas seulement connu, il est saluĂ©. Il n’est pas seulement nommĂ© mais aussi invoquĂ©. Pour le dire en termes de grammaire, autrui n’apparaĂźt pas au nominatif mais au vocatif. Je ne pense pas seulement Ă  ce qu’il est pour mois mais aussi et Ă  la fois, je suis pour lui. En lui appliquant un concept, en l’appelant ceci ou cela, j’en appelle Ă  lui. Je ne connais pas seulement mais je suis en sociĂ©tĂ©. Ce commerce que la parole implique est prĂ©cisĂ©ment l’action sans violence l’agent, au moment mĂȘme de son action, a renoncĂ© Ă  toute domination, Ă  toute souverainetĂ©, s’expose dĂ©jĂ  Ă  l’action d’autrui dans l’attente d’une rĂ©ponse. Parler et Ă©couter ne font qu’un, ils ne se succĂšdent pas. Parler institue ainsi le rapport moral d’égalitĂ© et par consĂ©quent reconnaĂźt la justice. MĂȘme quand on parle Ă  un esclave, on parle Ă  un Ă©gal. Ce que l’on dit, le contenu communiquĂ© n’est possible que grĂące Ă  ce rapport de face Ă  face oĂč autrui compte comme interlocuteur avant mĂȘme d’ĂȘtre connu. On regarde un regard. Regarder un regard, c’est regarder ce qui ne s’abandonne pas, ne se livre pas mais qui vous vise c’est regarder le visage. » Emmanuel LĂ©vinas, Éthique et esprit », Difficile libertĂ©, 1952, Éd. Albin Michel, 1976, p. 21. ____________________________________________________________________ Toute organisation sociale, qu’elle soit animale ou humaine, nĂ©cessite le strict respect par les membres du groupe d’un certain nombre de rĂšgles comportementales qui peuvent ĂȘtre contraires Ă  leur intĂ©rĂȘt individuel Ă  court terme, mais qui sont vitales pour la viabilitĂ© du groupe. Dans le monde animal, comme l’avait dĂ©jĂ  si bien montrĂ© le fondateur de l’éthologie animale, Konrad Lorenz, ces comportements dangereux pour la survie de l’espĂšce sont inhibĂ©s par des mĂ©canismes dits instinctifs ». En particulier, chez les mammifĂšres sociaux, ce sont ces mĂ©canismes, profondĂ©ment ancrĂ©s dans les couches les plus primitives du cerveau, qui rĂ©gulent les comportements agressifs les combats au sein du groupe, pourtant frĂ©quents, ne se soldent jamais, ou trĂšs exceptionnellement, par la mise Ă  mort du vaincu. Qu’on nous entende bien il s’agit ici d’observations qui concernent uniquement les comportements meurtriers » au sein d’un mĂȘme groupe, qui menacent directement l’organisation sociale du groupe. En revanche, dans les conflits intergroupes, ces inhibitions ne sont plus de mise c’est ainsi que la primatologue Jane Goodall a pu observer, sur le terrain, de vĂ©ritables guerres » entre groupes de chimpanzĂ©s, avec des tueries systĂ©matiques. Il est intĂ©ressant d’observer que les interdits humains recouvrent assez prĂ©cisĂ©ment ces inhibitions instinctives ainsi, dans routes les cultures, les interdits concernent les meurtres entre individus d’une mĂȘme tribu et, avant tout, dans le cercle familial. Les agressions Ă  l’extĂ©rieur de la tribu, elles, n’ont pas du tout le mĂȘme statut et peuvent mĂȘme ĂȘtre explicitement encouragĂ©es et codifiĂ©es
 La grande diffĂ©rence entre l’homme et les autres mammifĂšres sociaux c’est que, chez l’homme, la rĂ©gulation sociale ne s’effectue pas au niveau biologique, mais au niveau socioculturel. C’est par la parole et la pression du groupe social que s’imposent les interdits et non pas parce qu’ils seraient biologiquement bloquĂ©s, au contraire c’est bien parce que nous sommes capables de commettre de tels actes les exemples ne manquent malheureusement pas qu’ils sont culturellement prohibĂ©s et punis. » Bernard Victorri, À la recherche de la langue originelle », in Les origines du langage, Le Pommier, 2010, p. 110-112. ___________________________________________________________________ En vĂ©ritĂ©, le problĂšme qui se pose Ă  celui qui cherche la nature du dialogue n’est nul autre que celui de la violence et de la nĂ©gation de celle-ci. Car que faut-il pour qu’il puisse y avoir dialogue ? La logique ne permet qu’une chose, Ă  savoir que le dialogue, une fois engagĂ©, aboutisse, que l’on puisse dire lequel des interlocuteurs a raison, plus exactement, lequel des deux a tort car s’il est certain que celui qui se contredit a tort, il n’est nullement prouvĂ© que celui qui l’a convaincu de ce seul crime contre la loi du discours ne soit pas Ă©galement fautif, avec ce seul avantage, tout temporaire, qu’il n’en a pas encore Ă©tĂ© convaincu. La logique, dans le dialogue, Ă©monde [1] le discours. Mais pourquoi l’homme accepte-t-il une situation dans laquelle il peut ĂȘtre confondu [2] ? Il l’accepte, parce que la seule autre issue est la violence, si l’on exclut, comme nous l’avons fait, le silence et l’abstention de toute communication avec les autres hommes quand on n’est pas du mĂȘme avis, il faut se mettre d’accord ou se battre jusqu’à ce que l’une des deux thĂšses disparaisse avec celui qui l’a dĂ©fendue. Si l’on ne veut pas de cette seconde solution, il faut choisir la premiĂšre, chaque fois que le dialogue porte sur des problĂšmes sĂ©rieux et qui ont de l’importance, ceux qui doivent mener Ă  une modification de la vie ou en confirmer la forme traditionnelle contre les attaques des novateurs. ConcrĂštement parlant, quand il n’est pas un jeu qui ne se comprend que comme image du sĂ©rieux, le dialogue porte, en dernier ressort, toujours sur la façon selon laquelle on doit vivre. On ? C’est-Ă -dire, les hommes qui vivent dĂ©jĂ  en communautĂ©, qui possĂšdent dĂ©jĂ  ces donnĂ©es qui sont nĂ©cessaires pour qu’il puisse y avoir dialogue – les hommes qui sont dĂ©jĂ  d’accord sur l’essentiel et auxquels il suffit d’élaborer en commun les consĂ©quences des thĂšses qu’ils ont dĂ©jĂ  acceptĂ©es, tous ensemble. Ils sont en dĂ©saccord sur la façon de vivre, parce qu’ils sont en accord sur cette mĂȘme façon il ne s’agit que de complĂ©ter et de prĂ©ciser. Ils acceptent le dialogue, parce qu’ils ont dĂ©jĂ  exclu la violence. » Éric Weil, Logique de la philosophie, 1950, Vrin, 1985, p. 24. _____________________________________________________________________ Le fait que nous nous sentons aujourd’hui si Ă©trangers dans un monde qui jadis nous paraissait si beau et si familier tient Ă  une autre cause encore, que je vois dans le trouble que cette guerre a apportĂ© dans notre attitude, jadis si ferme et si solidement Ă©tablie, Ă  l’égard de la mort. Cette attitude n’était rien moins que franche et sincĂšre. A nous entendre, on pouvait croire que nous Ă©tions naturellement convaincus que la mort Ă©tait le couronnement nĂ©cessaire de toute vie, que chacun de nous avait Ă  l’égard de la nature une dette dont il ne pouvait s’acquitter que par la mort, que nous devions ĂȘtre prĂȘts Ă  payer cette dette, que la mort Ă©tait un phĂ©nomĂšne naturel, irrĂ©sistible et inĂ©vitable. Mais en rĂ©alitĂ©, nous avions l’habitude de nous comÂŹporter comme s’il en Ă©tait autrement. Nous tendions de toutes nos forces Ă  Ă©carter la mort, Ă  l’éliminer de notre vie. Nous avons essayĂ© de jeter sur elle le voile du silence et nous avons mĂȘme imaginĂ© un proverbe il pense Ă  cela comme Ă  la mort » c’est-Ă -dire qu’il n’y pense pas du tout, bien entendu comme Ă  sa propre mort Ă  laquelle on pense encore moins qu’à celle d’autrui. Le fait est qu’il nous est absolument impossible de nous reprĂ©senter notre propre mort, et toutes les fois que nous l’essayons, nous nous apercevons que nous y assistons en spectateurs. C’est pourquoi l’école psychanalytique a pu dĂ©clarer qu’au fond personne ne croit Ă  sa propre mort ou, ce qui revient au mĂȘme, dans son inconscient chacun est persuadĂ© de sa propre immortalitĂ©. Pour ce qui est de la mort d’autrui, l’homme civilisĂ© Ă©vite soigneusement de parler de cette Ă©ventualitĂ© en prĂ©sence de la personne dont la mort paraĂźt imminente ou proche. Seuls les enfants ne connaissent pas cette discrĂ©tion . ils s’adressent sans mĂ©nagements des menaces impliquant des chances de mort et trouvent encore le moyen d’escompter la mort d’une personne aimĂ©e, en lui disant, comme s’il s’agissait de la chose la plus naturelle du monde ChĂšre maman, quand tu seras morte, je ferai ceci ou cela. » L’homme civilisĂ© adulte, Ă  son tour, ne pensera pas volontiers Ă  la perspective de la mort d’un de ses proches ce serait faire preuve d’insensibilitĂ© ou de mĂ©chancetĂ©, sauf lorsque, comme mĂ©decin, avocat, etc., on est amenĂ© Ă  y penser en vertu de prĂ©ocÂŹcupations professionnelles. Il se permettra encore moins de penser Ă  la mort d’autrui dans les cas oĂč cette mort doit lui apporter un surcroĂźt de fortune ou de libertĂ© ou une amĂ©lioration de sa situation. Certes, ces scrupules ne peuÂŹvent rien contre la mort, sont impuissants Ă  l’empĂȘcher, et toutes les fois que l’évĂ©nement se produit, nous sommes profondĂ©ment Ă©branlĂ©s et comme déçus dans notre attente. Nous insistons toujours sur le caractĂšre occasionnel de la mort accident, maladie, infection, profonde vieillesse, rĂ©vĂ©lant ainsi netteÂŹment notre tendance Ă  dĂ©pouiller la mort de tout caractĂšre de nĂ©cessitĂ©, Ă  en faire un Ă©vĂ©nement purement accidentel. L’accumulation de cas de mort nous effraye. A l’égard du mort lui-mĂȘme nous nous comportons d’une façon trĂšs singuliĂšre nous nous abstenons de toute critique Ă  son endroit, nous lui pardonnons ses injustices, nous ordonnons de mortuis nil nisi bene, et nous trouvons naturel que, dans l’oraison funĂšbre qu’on prononce sur sa tombe et dans l’inscription qu’on fait graver sur son monument funĂ©raire, on ne fasse ressortir que ses qualitĂ©s. Le respect du mort, respect dont celui-ci n’a cepenÂŹdant plus nul besoin, nous apparaĂźt comme supĂ©rieur Ă  la vĂ©ritĂ©, et Ă  beaucoup d’entre nous comme supĂ©rieur mĂȘme Ă  la considĂ©ration que nous devons aux vivants. A cette attitude conventionnelle que la civilisation nous impose Ă  l’égard de la mort, fait pendant l’état de consternation, d’effondrement complet dans lequel nous plonge la mort d’une personne proche pĂšre ou mĂšre, Ă©poux ou Ă©pouse, frĂšre ou sƓur, enfant ou ami cher. Il nous semble qu’avec elle nous enÂŹterÂŹrons nos espĂ©rances, nos ambitions, nos joies, nous refusons toute consolation et dĂ©clarons qu’il s’agit d’une mort irremplaçable. Nous nous comÂŹportons alors comme un de ces Asras qui suivent dans la mort ceux qu’ils ont aimĂ©s dans la vie. Cette attitude Ă  l’égard de la mort rĂ©agit cependant fortement sur notre vie. La vie s’appauvrit, elle perd en intĂ©rĂȘt, dĂšs l’instant oĂč nous ne pouvons pas risquer ce qui en forme le suprĂȘme enjeu, c’est-Ă -dire la vie elle-mĂȘme. Elle devient aussi vide, aussi creuse qu’un flirt dont on sait d’avance qu’il n’abouÂŹtira Ă  rien, Ă  la diffĂ©rence d’un amour rĂ©el, alors que les deux partenaires sont tenus de toujours penser aux sĂ©rieuses consĂ©quences du jeu dans lequel ils se trouvent engagĂ©s. Nos attaches affectives, l’insupportable intensitĂ© de notre chagrin nous dĂ©tournent de la recherche de dangers pour nous-mĂȘmes et pour nos proches. Nous reculons devant de nombreuses entreprises, dangereuses, mais indispensables, telles qu’essais d’aviation, expĂ©ditions dans des pays lointains, expĂ©riences sur des substances explosives, etc. Et ce qui nous reÂŹtient, c’est la question que nous nous posons dans chacune de ces occasions qui remplacera, en cas de malheur, le fils Ă  la mĂšre, l’époux Ă  l’épouse, le pĂšre aux enfants ? La tendance Ă  Ă©liminer la mort du registre de la vie nous a encore imposĂ© beaucoup d’autres renoncements et Ă©liminations. Et, cependant, la devise hansĂ©atique proclamait Navigare necesse est, vivere non necesse! Naviguer est une nĂ©cessitĂ©; vivre n’est pas une nĂ©cessitĂ©. Et nous sommes amenĂ©s tout naturellement Ă  chercher dans le monde de la fiction, dans la littĂ©rature, au théùtre ce que nous sommes obligĂ©s de nous refuser dans la vie rĂ©elle. Nous y trouvons encore des hommes qui savent mourir et s’entendent Ă  faire mourir les autres. LĂ  seulement se trouve remplie la condition Ă  la faveur de laquelle nous pourrions nous rĂ©concilier avec la mort. Cette rĂ©conciliation, en effet, ne serait possible que si nous rĂ©ussissions Ă  nous pĂ©nĂ©trer de la conviction que, quelles que soient les vicissitudes de la vie, nous continuerons toujours Ă  vivre, mais d’une vie qui sera Ă  l’abri de toute atteinte. Il est, en effet, trop triste de savoir que la vie ressemble Ă  un jeu d’échecs oĂč une seule fausse dĂ©marche peut nous obliger Ă  renoncer Ă  la partie, avec cette aggraÂŹvation que, dans la vie, nous ne pouvons mĂȘme pas compter sur une partie de revanche. Mais dans le domaine de la fiction nous trouvons cette multiplicitĂ© de vie dont nous avons besoin. Nous nous identifions avec un hĂ©ros dans sa mort, et cependant nous lui survivons, tout prĂȘts Ă  mourir aussi inoffensiÂŹvement une autre fois, avec un autre hĂ©ros. Il est Ă©vident que cette attitude conventionnelle Ă  l’égard de la mort est incompatible avec la guerre. Il n’est plus possible de nier la mort ; on est obligĂ© d’y croire. Les hommes meurent rĂ©ellement, non plus un Ă  un, mais par masse, par dizaines de mille le mĂȘme jour. Et il ne s’agit plus de morts acciÂŹdentelles cette fois. Sans doute, c’est un effet du hasard lorsque tel obus vient frapper celui-ci plutĂŽt qu’un autre ; mais cet autre pourra ĂȘtre frappĂ© par l’obus suivant. L’accumulation de cas de mort devient incompatible avec la notion du hasard. Et la vie est redevenue intĂ©ressante, elle a retrouvĂ© tout son contenu. Il convient de distinguer ici deux groupes le groupe de ceux qui risquent leur vie dans les batailles, et le groupe de ceux qui, restĂ©s Ă  l’arriĂšre, s’attenÂŹdent Ă  apprendre qu’un ĂȘtre qui leur est cher est mort d’une blessure, d’une maladie ou d’une infection. Il serait sans toute trĂšs intĂ©ressant d’étudier les changements qui se produisent dans la psychologie des combattants, mais lĂ -dessus je suis trop peu renseignĂ©. Aussi devons-nous limiter nos recherches au second groupe, dont nous faisons partie nous-mĂȘmes. J’ai dĂ©jĂ  dit que si nous souffrons d’une perturbation et d’une diminution de notre puissance fonctionÂŹnelle, cela tient essentiellement, Ă  mon avis, au fait que nous ne pouvons plus conserver notre ancienne attitude Ă  l’égard de la mort et que nous n’en avons pas encore trouvĂ© de nouvelle. Nous. obtiendrons peut-ĂȘtre des rĂ©sultats intéressants en Ă©tendant nos recherches Ă  deux autres maniĂšres de se comporter Ă  l’égard de la mort Ă  celle que nous pouvons attribuer Ă  l’homme primitif, Ă  l’homme des Ăąges prĂ©historiques, et Ă  celle qui s’est conservĂ©e encore en chaÂŹcun de nous, mais qui, invisible Ă  notre conscience, se cache dans les couches profondes de notre vie psychique. En ce qui concerne la maniĂšre dont l’homme des Ăąges prĂ©historiques se comportait Ă  l’égard de la mort, nous ne la connaissons naturellement que par infĂ©rences et dĂ©ductions, mais je pense que ces procĂ©dĂ©s nous ont donnĂ© des rĂ©sultats auxquels on peut se fier suffisamment. L’attitude de l’homme primitif Ă  l’égard de la mort est assez remarquable, parce que nettement contradictoire. D’une part, il prenait la mort au sĂ©rieux, la considĂ©rait comme mettant fin Ă  la vie et s’en servait en consĂ©quence ; d’autre part il niait la mort, lui refusait toute signification et toute efficacitĂ©. Ce qui explique en partie cette contradiction, c’est le fait que sa maniĂšre d’envisager la mort d’autrui, de l’étranger, de l’ennemi diffĂ©rait radicalement de celle dont il envisageait la perspective de sa propre mort. La mort d’autrui lui paraissait sĂ©rieuse, il voyait en elle le moyen d’anĂ©antir celui qu’il haĂŻssait, et l’homme primitif n’éprouvait pas le moindre scrupule ni la moindre hĂ©sitation Ă  causer la mort. Il Ă©tait certainement un ĂȘtre trĂšs passionnĂ©, plus cruel et plus mĂ©chant que les autres animaux. Il tuait volontiers et le plus naturellement du monde. Nous n’avons aucune raison de lui attribuer l’instinct qui empĂȘche tant d’autres animaux de tuer et de dĂ©vorer des individus de leur espĂšce. Aussi l’histoire primitive de l’humanitĂ© est-elle remplie de meurtres. Ce que nos enfants apprennent encore de nos jours dans les Ă©coles, sous le nom d’histoire universelle, n’est pas autre chose qu’une succession de meurtres collectifs, de meurtres de peuple Ă  peuple, Le vague et obscur sentiment de culpabilitĂ© que l’humanitĂ© Ă©prouve depuis les temps les plus primitifs et qui s’est cristallisĂ© dans certaines religions sous la forme d’un dogme bien connu, celui de la faute primitive, du pĂ©chĂ© originel, n’est probablement que l’expresÂŹsion d’une faute sanglante dont se serait rendue coupable l’humanitĂ© prĂ©hisÂŹtorique. Dans mon livre Totem et Tabou, j’avais essayĂ©, en utilisant les donÂŹnĂ©es de W. Robertson Smith, Atkinson et Ch. Darwin, de me faire une idĂ©e de la nature de cette faute ancienne et je pense que la doctrine chrĂ©tienne actuelle contient encore des allusions qui permettent de conclure Ă  son existence. Puisque le fils de Dieu a Ă©tĂ© obligĂ© de sacrifier sa vie pour sauver l’humanitĂ© du pĂ©chĂ© originel, on doit conclure, d’aprĂšs la rĂšgle du talion, de l’expiation de l’égal par l’égal, que ce pĂ©chĂ© ne pouvait consister que dans un meurtre. Seul un pĂ©chĂ© comme celui-lĂ  pouvait exiger, Ă  titre d’expiation, le sacrifice d’une vie. Et puisque le pĂ©chĂ© originel Ă©tait une faute commise contre Dieu le PĂšre, le crime le plus ancien de l’humanitĂ© ne pouvait ĂȘtre qu’un parricide, le meurÂŹtre du pĂšre primitif de la horde humaine primitive, dont l’image conservĂ©e par le souvenir a Ă©tĂ© Ă©rigĂ©e plus tard en une divinitĂ© . Certes, l’homme primitif pouvait se reprĂ©senter aussi difficilement que nous-mĂȘmes sa propre mort, et elle lui paraissait aussi irrĂ©elle que nous trouÂŹvons irrĂ©elle la nĂŽtre. Mais il y avait un cas oĂč ses deux certitudes opposĂ©es Ă  l’égard de la mort devaient se rencontrer et entrer en conflit, cas trĂšs significatif et trĂšs riche en consĂ©quences. C’était lorsqu’il voyait mourir un de ses proches, sa femme, son enfant, son ami qu’il aimait certainement comme nous aimons nous-mĂȘmes nos proches, car l’amour ne doit guĂšre ĂȘtre moins ancien que le penchant au meurtre. Dans sa douleur, il devait se dire alors que la mort n’épargne personne, qu’il mourra lui-mĂȘme comme meurent les autres, et tout son ĂȘtre se rĂ©voltait contre cette constatation chacun de ces ĂȘtres chers n’était-il pas une partie de son propre moi qu’il aimait tant ? Mais, d’autre part, la mort d’un ĂȘtre cher lui paraissait naturelle, car si cet ĂȘtre faisait partie de son moi, il lui Ă©tait, par certains cĂŽtĂ©s, Ă©tranger. La loi de l’ambiÂŹvalence, qui rĂ©git encore aujourd’hui notre attitude Ă  l’égard des personnes que nous aiÂŹmons le plus, devait exercer une action moins limitĂ©e aux Ă©poques primiÂŹtives. C’est ainsi que ces chers morts avaient Ă©tĂ© en mĂȘme temps des Ă©trangers et des ennemis Ă  l’égard desquels il nourrissait Ă©galement des sentiments hostiles . Les philosophes prĂ©tendent que l’énigme intellectuelle que reprĂ©sentait pour l’homme primitif l’aspect de la mort s’est imposĂ©e Ă  sa rĂ©flexion et doit ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme le point de dĂ©part de toute spĂ©culation. Il me semble que, sur ce point, les philosophes pensent trop
 en philosophes et ne tiennent pas suffisamment compte de l’action de mobiles primitifs. Je crois donc devoir diminuer la portĂ©e de cette proposition et corriger celle-ci en disant que l’homÂŹme primitif triomphe auprĂšs du cadavre de l’ennemi qu’il vient de tuer, sans avoir Ă  se creuser la tĂȘte Ă  propos des Ă©nigmes de la vie et de la mort. Ce qui poussa l’homme primitif Ă  rĂ©flĂ©chir, ce ne fut ni l’énigme intellectuelle ni la mort en gĂ©nĂ©ral, mais ce fut le conflit affectif qui, pour la premiĂšre fois, s’éleva dans son Ăąme Ă  la vue d’une personne aimĂ©e et, cependant, Ă©trangĂšre et haĂŻe. C’est de ce conflit affectif qu’est nĂ©e la psychologie. L’homme ne pouÂŹvait plus ne pas songer Ă  la mort que la douleur causĂ©e par la disparition d’un ĂȘtre cher lui avait fait toucher du doigt; mais, en mĂȘme temps, il ne voulait pas en admettre la rĂ©alitĂ©, car il ne pouvait se reprĂ©senter lui-mĂȘme Ă  la place du mort. Il se vit ainsi obligĂ© d’adopter un compromis tout en admettant qu’il puisse mourir Ă  son tour, il se refusa Ă  voir dans cette Ă©ventualitĂ© l’équivalent de sa disparition totale, alors qu’il trouvait tout naturel qu’il en fĂ»t ainsi de l’ennemi. C’est devant le cadavre de la personne aimĂ©e qu’il imagina les esprits et, comme il se sentait coupable d’un sentiment de satisfaction qui veÂŹnait se mĂȘler Ă  son deuil, ces premiers esprits ne tardĂšrent pas Ă  se transformer en dĂ©mons mĂ©chants dont il fallait se mĂ©fier. Les changements qui suivent la mort lui suggĂšrent l’idĂ©e d’une dĂ©composition de l’individu en un corps et en une primitivement en plusieurs Ăąme. Le souvenir persistant du mort devint la base de la croyance Ă  d’autres formes d’existence, lui suggĂ©ra l’idĂ©e d’une persistance de la vie aprĂšs la mort apparente. Ces existences ultĂ©rieures n’étaient au dĂ©but que des prolongements de celle Ă  laquelle la mort avait mis un terme existences Ă  l’état d’ombres, vides de tout contenu, auxquelles on n’attachait, jusqu’à une Ă©poque assez tardive, qu’une valeur insignifiante. Elles portent encore le caractĂšre de misĂ©rables expĂ©dients. Rappelons-nous la rĂ©ponse que fait l’ñme d’Achille Ă  Ulysse Vivant, nous, Akhileus, nous t’honorions comme un Dieu, et, maintenant, tu commandes Ă  tous les morts. Tel que te voilĂ , et bien que mort, ne te plains pas, Akhileus. – Je parlai ainsi, et il me rĂ©pondit Ne me parle pas de la mort, illustre Odysseus ! J’aimerais mieux ĂȘtre un laboureur, et servir, pour un salaire, un homme pauvre, que de commander Ă  tous les morts qui ne sont plus » OdyssĂ©e, XI, v. 484-491, traduction Leconte de Lisle. Et souvenons-nous encore de cette parodie puissante et amĂšre de Heine Der kleinste lebendige Philister Zu Stuckert am Neckar Viel glĂŒcklicher ist er Als ich, der Pelide der tote Held, Der SchattenfĂŒrst ln der Unterwelt » C’est seulement plus tard que les religions en sont venues Ă  proclamer cette existence qui suit la mort comme Ă©tant plus prĂ©cieuse, plus complĂšte, et Ă  ne voir dans la vie Ă  laquelle la mort met un terme qu’une prĂ©paration Ă  cette existence meilleure. De lĂ  Ă  prolonger la vie dans le passĂ©, il n’y avait qu’un pas, et ce pas fut vite franchi on attribua Ă  l’homme un grand nombre d’exisÂŹtences antĂ©rieures Ă  sa vie actuelle, on inventa la mĂ©tempsycose et les rĂ©inÂŹcarnations multiples, et tout cela dans le but de dĂ©pouiller la mort de toute valeur, de lui refuser le rĂŽle d’un facteur opposĂ© Ă  la vie, destructeur de la vie. On le voit la nĂ©gation de la mort, dont nous avons parlĂ© plus haut comme de l’une des conventions de la vie sociale, remonte Ă  une antiquitĂ© trĂšs lointaine. Devant le cadavre de la personne aimĂ©e prirent naissance non seulement la doctrine des Ăąmes, la croyance Ă  l’immortalitĂ©, mais aussi, avec le sentiment de culpabilitĂ© humaine, qui ne tarda pas Ă  pousser une puissante racine, les premiers commandements moraux. Le premier et le plus important commanÂŹdement qui ait jailli de la conscience Ă  peine Ă©veillĂ©e Ă©tait tu ne tueras point. Il exprimait une rĂ©action contre le sentiment de satisfaction haineuse qu’à cĂŽtĂ© de la tristesse on Ă©prouvait devant le cadavre de la personne aimĂ©e et s’est Ă©tendu peu Ă  peu aux Ă©trangers indiffĂ©rents et mĂȘme aux ennemis dĂ©testĂ©s. A l’heure oĂč nous sommes, les hommes restent sourds Ă  ce commandeÂŹment. Lorsque la lutte sauvage qui caractĂ©rise cette guerre aura pris fin, Ă  l’avantage de l’une ou de l’autre partie, le combattant victorieux retournera joyeux dans son foyer, auprĂšs de sa femme et de ses enfants, sans ĂȘtre le moins du monde troublĂ© par le souvenir de tout ce qu’il a fait, de tous les enneÂŹmis qu’il a tuĂ©s soit dans des luttes corps Ă  corps, soit avec des armes agissant Ă  distance. Il est Ă  noter que les peuples sauvages qui survivent encore de nos jours et qui sont certainement plus proches de l’homme primitif se comportent sur ce point ou, plutĂŽt, se sont comportĂ©s tant qu’ils n’ont pas subi l’influence de notre civilisation autrement. Le sauvage, qu’il s’agisse de l’Australien, du Boschiman ou d’un indigĂšne de la Terre de Feu, n’est nullement un meurtrier impĂ©nitent; lorsqu’il revient de la guerre en vainqueur, il n’a pas le droit d’entrer dans son village et de toucher Ă  sa femme, tant qu’il n’a pas expiĂ© par des pĂ©nitences souvent fastidieuses et pĂ©nibles les meurtres qu’il a commis Ă  la guerre. Il va sans dire que cette interdiction a sa source dans une superstiÂŹtion, le sauvage craignant la vengeance des esprits de ceux qu’il a tuĂ©s. Mais ces esprits des ennemis tuĂ©s ne sont autre chose que l’exÂŹpresÂŹsion de sa mauvaise conscience, du remords qu’il Ă©prouve Ă  la suite des crimes commis. Il y a au fond de cette superstition une certaine finesse morale qui nous manque Ă  nous autres civilisĂ©s . Des Ăąmes pieuses qui cherchent Ă  se persuader que nous sommes Ă©trangers Ă  tout ce qui est mauvais et vulgaire ne manqueront pas de tirer de cette interdiction si ancienne et si formelle du meurtre des conclusions favorables quant Ă  la force de nos penchants moraux innĂ©s. Malheureusement, cet arguÂŹment peut servir Ă  prouver, dans une mesure peut-ĂȘtre encore plus grande, le contraire. Une interdiction aussi impĂ©rieuse et formelle ne peut s’adresser qu’à une impulsion particuliĂšrement forte. On n’a pas Ă  interdire ce Ă  quoi aucune Ăąme humaine n’aspire . C’est prĂ©cisĂ©ment la maniĂšre dont est formuÂŹlĂ©e la prohibition t u ne tueras point », qui est de nature Ă  nous donner la certitude que nous descendons d’une sĂ©rie infiniment longue de gĂ©nĂ©rations de meurÂŹtriers qui, comme nous mĂȘmes peut-ĂȘtre, avaient la passion du meurtre dans le sang. Les tendances morales de l’humanitĂ©, dont il serait oiseux de contester la force et l’importance, constituent une acquisition de l’histoire humaine et forment, Ă  un degrĂ© malheureusement trĂšs variable, le patrimoine hĂ©rĂ©ditaire des hommes d’aujourd’hui. Laissons maintenant l’homme primitif et interrogeons l’inconscient de notre propre vie psychique. Cela n’est possible qu’à l’aide des mĂ©thodes de reÂŹcherÂŹche psychanalytiques, les seules qui permettent de descendre Ă  cette profondeur. Comment l’inconscient se comporte-t-il Ă  l’égard du problĂšme de la mort ? Exactement comme l’homme primitif. Sous ce rapport, comme sous tant d’autres, l’homme primitif survit tel quel dans notre inconscient. Comme l’homme primitif, notre inconscient ne croit pas Ă  la possibilitĂ© de sa mort et se considĂšre comme immortel. Ce que nous appelons notre inconscient », c’est-Ă -dire les couches les plus profondes de notre Ăąme, celles qui se compoÂŹsent d’instincts, ne connaĂźt, en gĂ©nĂ©ral, rien de nĂ©gatif, ignore la nĂ©gation les contraires s’y concilient et s’y fondent et, par consĂ©quent, la mort Ă  laquelle nous ne pouvons attribuer qu’un contenu nĂ©gatif. La croyance Ă  la mort ne trouve donc aucun point d’appui dans nos instincts, et c’est peut-ĂȘtre lĂ  qu’il faut chercher l’explication de ce qui constitue le mystĂšre de l’hĂ©roĂŻsme. L’exÂŹplication rationnelle de l’hĂ©roĂŻsme prĂ©tend qu’il y a des biens abstraits et universels plus prĂ©cieux que la vie. Mais, Ă  mon avis, l’hĂ©roĂŻsme, qui est le plus souvent instinctif et impulsif, ignore cette motivation et affronte le danger sans penser Ă  ce qui peut en rĂ©sulter. Ou bien cette motivation ne sert qu’à Ă©carter les doutes et les hĂ©sitations susceptibles de s’opposer Ă  la rĂ©action hĂ©roĂŻque de l’inconscient. L’angoisse de la mort, au contraire, dont nous subisÂŹsons l’empire plus souvent que nous ne le croyons, est quelque chose de secondaire et rĂ©sulte le plus souvent du sentiment de culpabilitĂ©. D’autre part, nous trouvons toute naturelle la mort d’étrangers et d’ennemis que nous infligeons aussi volontiers et avec aussi peu de scrupules que le fait l’homme primitif. Sur ce point cependant il y a, entre l’homme primitif et nous, une diffĂ©rence qui, dans la rĂ©alitĂ©, apparaĂźt comme dĂ©cisive. Notre inÂŹconÂŹscient se contente de penser Ă  la mort et de la souhaiter, sans la rĂ©aliser. Mais on aurait tort de sous-estimer cette rĂ©alitĂ© psychique par rapport Ă  la rĂ©alitĂ© de fait. Cette rĂ©alitĂ© est dĂ©jĂ  assez grave et grosse de consĂ©quences. Dans nos dĂ©sirs inconscients, nous supprimons journellement, et Ă  toute heure du jour, tous ceux qui se trouvent sur notre chemin, qui nous ont offensĂ©s ou lĂ©sĂ©s. Que le diable l’emporte! » disons-nous couramment sur un ton de plaisanterie, destinĂ© Ă  dissimuler notre mauvaise humeur. Mais ce que nous voulons dire rĂ©ellement, sans l’oser, c’est la que la mort l’emporte ! », et ce souhait de mort, notre inconscient le prend plus au sĂ©rieux que nous ne le pensons nous-mĂȘmes et lui donne un accent que notre conscience est prĂȘte Ă  dĂ©savouer. Notre inconscient tue mĂȘme pour des dĂ©tails ; comme l’ancienne lĂ©gislation athĂ©nienne de Dracon, il ne connaĂźt pas d’autre chĂątiment pour les crimes que la mort, en quoi il est assez logique, puisque tout tort infligĂ© Ă  noÂŹtre moi tout-puissant et autocratique est, au fond, un crimen laeesae majestatis. C’est ainsi qu’à en juger par nos dĂ©sirs et souhaits inconscients, nous ne sommes nous-mĂȘmes qu’une bande d’assassins. Heureusement, que tous ces dĂ©sirs et souhaits ne possĂšdent pas la force que leur attribuaient les hommes des temps primitifs ; s’il en Ă©tait autrement, l’humanitĂ© aurait pĂ©ri depuis longtemps sous les feux croisĂ©s des malĂ©dictions rĂ©ciproques, lesquelles n’auÂŹraient Ă©pargnĂ© ni ses hommes les meilleurs et les plus sages, ni ses femmes les plus belles et les plus douces. Ces affirmations de la psychanalyse ne trouvent aucun crĂ©dit auprĂšs des profanes. On les repousse comme des calomnies qui ne rĂ©sistent pas aux cerÂŹtitudes fournies par la conscience, et on nĂ©glige adroitement les petits indices par lesquels l’inconscient se rĂ©vĂšle gĂ©nĂ©ralement Ă  la conscience. Aussi ne serait-il pas inutile de rappeler que beaucoup de penseurs qui n’ont certaineÂŹment pas pu subir l’influence de la psychanalyse se sont plaints de la facilitĂ© avec laquelle nous sommes disposĂ©s, ne tenant aucun compte de la prohibition du meurtre, Ă  Ă©carter, Ă  supprimer mentalement tout ce qui se trouve sur notre chemin. Je me contenterai de citer un seul exemple, devenu d’ailleurs cĂ©lĂšbre. Dans le PĂšre Goriot, Balzac cite un passage de Rousseau, dans lequel celui-ci demande au lecteur ce qu’il ferait si, sans quitter Paris et, naturelleÂŹment, avec la certitude de ne pas ĂȘtre dĂ©couvert, il pouvait, par un simple acte de volontĂ©, tuer un vieux mandarin habitant PĂ©kin et dont le mort lui proÂŹcureÂŹrait un grand avantage. Il laisse deviner qu’il ne donnerait pas bien cher pour la vie de ce dignitaire. Tuer le mandarin est devenu alors une expression proÂŹverÂŹbiale de cette disposition secrĂšte, inhĂ©rente mĂȘme aux hommes de nos jours. On connaĂźt, en outre, un grand nombre de plaisanteries et d’anecdotes cyÂŹniques dans lesquelles s’exprime la mĂȘme tendance, comme, par exemple, cette dĂ©claration qu’on attribue Ă  un mari AprĂšs la mort de l’un de nous deux, je viendrai habiter Paris ». Ces plaisanteries cyniques ne seraient pas possibles, si elles ne servaient pas Ă  exprimer une vĂ©ritĂ© qu’on nie, dont on ne veut pas convenir lorsqu’elle est exprimĂ©e sĂ©rieusement et d’une façon non dissimulĂ©e. On sait, en effet, qu’en plaisantant on peut tout dire, mĂȘme la vĂ©ritĂ©. Comme pour l’homme primitif, il existe aussi pour notre inconscient un cas oĂč les deux attitudes opposĂ©es Ă  l’égard de la mort, celle qui la conçoit comme une destruction de la vie et celle qui la nie comme quelque chose d’irrĂ©el, se rencontrent et entrent en conflit. Et le cas est exactement le mĂȘme que celui qui s’offre Ă  l’homme primitif la mort ou le danger de mort d’un ĂȘtre cher, d’un Ă©poux ou d’une Ă©pouse, du pĂšre ou de la mĂšre, d’un frĂšre ou d’une sƓur, d’un enfant ou d’un ami. D’une part, ces ĂȘtres chers forment notre patrimoine intime, sont une partie de notre Moi ; mais, par d’autres cĂŽtĂ©s, ils sont, en partie tout au moins, pour nous des Ă©trangers et des ennemis. A l’exception de quelques situations, nos attitudes amoureuses les plus tendres et les plus intimes sont nuancĂ©es d’une hostilitĂ© qui peut comporter un souhait de mort inconscient. Mais, cette fois, ce conflit ayant sa source dans l’ambivaÂŹlence donne naissance, non plus Ă  la doctrine de la transmigration et Ă  la moÂŹrale, maĂŻs Ă  la nĂ©vrose qui nous ouvre une large perspective, mĂȘme sur la vie psychique normale. Les mĂ©decins psychanalystes savent combien est frĂ©quent le symptĂŽme par lequel les malades expriment leur prĂ©occupation, toute d’amour et de tendresse, du bien de leurs proches, et combien sont frĂ©quents les reproches, absolument injustifiĂ©s, dont ils s’accablent Ă  la suite de la mort d’un ĂȘtre cher. L’étude de ces symptĂŽmes n’a laissĂ© aux mĂ©decins en question aucun doute quant Ă  la frĂ©quence et Ă  la signification des souhaits de mort inconscients. Le profane Ă©prouve une horreur indicible devant cette possibilitĂ© affective, et il voit dans cette horreur mĂȘme une raison suffisante et lĂ©gitime pour reÂŹpousser comme invraisemblables les affirmations des psychanalystes. A tort, Ă  mon avis. Nous ne songeons nullement Ă  rabaisser la vie amoureuse ; ce serait d’ailleurs aller Ă  l’encontre de la rĂ©alitĂ©. Notre raison et notre sentiment se refusent, certes, Ă  admettre une association aussi Ă©troite entre l’amour et la haine, mais la nature sait utiliser cette association et maintenir en Ă©veil et dans toute sa fraĂźcheur le sentiment d’amour, afin de le mettre mieux Ă  l’abri des atteintes de la haine qui le guette. On peut dire que nous sommes redevables des plus beaux Ă©panouissements de notre vie amoureuse Ă  la rĂ©acÂŹtion contre l’impulsion hostile que nous ressentons dans notre for intĂ©rieur. RĂ©sumons-nous impĂ©nĂ©trabilitĂ© Ă  la reprĂ©sentation de notre propre mort, souhait de mort Ă  l’adresse de l’étranger et de l’ennemi, ambivalence Ă  l’égard de la personne aimĂ©e tels sont les traits communs Ă  l’homme primitif et Ă  notre inconscient. Combien est grande la distance qui sĂ©pare cette attitude primitive Ă  l’égard de la mort et celle que nous imposent les conventions de notre vie civilisĂ©e ! Il est facile de dĂ©finir la maniĂšre dont la guerre retentit sur cette double attitude. Elle emporte les couches d’alluvions dĂ©posĂ©es par la civilisation et ne laisse subsister en nous que l’homme primitif. Elle nous impose de nouveau une attitude de hĂ©ros ne croyant pas Ă  la possibilitĂ© de leur propre mort; elle nous montre dans les Ă©trangers des ennemis qu’il faut supprimer ou dont il faut souhaiter la mort ; elle nous recommande de garder notre calme et notre sang-froid en prĂ©sence de la mort de personnes aimĂ©es. Mais les guerres elles-mĂȘmes ne se laissent pas supprimer. Il y aura des guerres, tant qu’il y aura des diffĂ©rences tranchĂ©es entre les conditions d’exisÂŹtence des peuples et tant qu’ils Ă©prouveront les uns envers les autres une aversion aussi profonde. La question qui se pose dans ces conditions est celle-ci Ă©tant donnĂ© que les guerres sont Ă  peu prĂšs inĂ©vitables, ne ferions-nous pas bien de nous incliner devant cette situation et de nous y adapter? Ne ferions-nous pas bien de convenir que notre attitude Ă  l’égard de la mort, telle qu’elle dĂ©coule de notre vie civilisĂ©e, nous dĂ©passe au point de vue psychologique et qu’il serait prĂ©fĂ©rable pour nous de faire abstraction de cette attitude et de nous incliner devant la vĂ©ritĂ©? Ne ferions-nous pas bien d’assigner Ă  la mort, dans la rĂ©alitĂ© et dans nos idĂ©es, la place qui lui convient et de prĂȘter une attention un peu plus grande Ă  notre attitude inconsciente Ă  l’égard de la mort, Ă  celle que nous nous sommes touÂŹjours si soigneusement appliquĂ©s Ă  rĂ©primer ? Ce ne serait pas un progrĂšs que nous accomplirions ainsi, mais bien plutĂŽt, sous certains rapports du moins, une rĂ©gression, mais en nous rĂ©signant Ă  celle-ci,nous aurions l’avanÂŹtage d’ĂȘtre sincĂšres avec nous-mĂȘmes et de nous rendre de nouveau la vie supportable. En effet, rendre la vie supportable est le premier devoir du viÂŹvant. L’illusion perd toute sa valeur, lorsqu’elle est en opposition avec ce devoir. Rappelons-nous le vieil adage si vis pacem, para bellum. Si tu veux maintenir la paix, sois toujours prĂȘt Ă  la guerre. Il serait temps de modifier cet adage et de dire si vis vitam, para mortem. Si tu veux pouvoir supporter la vie, soit prĂȘt Ă  accepter la mort. Freud, ConsidĂ©rations actuelles ________________________________________________________________________ Salomon Reinach, De l’origine et de l’essence des tabous », Cultes, mythes et religions, Tome II, Éd. Ernest Leroux, Paris, 1906, pp. 18-22. De l’origine et de l’essence des tabous [1]En thĂ©orie, l’activitĂ© de l’homme n’a d’autres limites que celles de sa force physique. Il peut manger tout ce qui lui tombe sous la dent, tuer tout ce qui lui tombe sous la main, pourvu qu’il soit le plus fort. PoussĂ© par ses besoins et ses passions, il ne s’arrĂȘtera que devant une puissance supĂ©rieure Ă  la sienne ; son Ă©nergie n’est contenue et rĂ©primĂ©e que du dehors. Mais cet Ă©tat d’indĂ©pendance absolue est purement thĂ©orique. Dans la pratique, et aussi loin que nous remontions dans le cours des Ăąges, l’homme subit, Ă  cĂŽtĂ© des contraintes extĂ©rieures, une contrainte intĂ©rieure. Il n’éprouve pas seulement des rĂ©sistances, mais il s’en crĂ©e Ă  lui-mĂȘme, sous la forme de craintes ou de scrupules. Ces craintes et ces scrupules ont pris, avec le temps, des noms diffĂ©rents ce sont les lois morales, les lois politiques, les lois religieuses. Aujourd’hui, ces trois sortes de lois subsistent et exercent leur action restrictive sur l’énergie humaine ; elles existaient de mĂȘme chez les sauvages des temps les plus reculĂ©s, mais Ă  l’état confus et, pour ainsi dire, indivis. Les notions mĂȘmes de morale, de religion, de politique, telles du moins que nous les entendons Ă  cette heure, n’existaient pas ; mais l’homme subissait et acceptait de nombreuses contraintes, dont l’ensemble constitue ce qu’on appelle le systĂšme des tabous. La formule gĂ©nĂ©rale du tabou est Ne fais pas ceci, ne touche pas Ă  cela » ; c’est le don’t anglais de la civilitĂ© puĂ©rile et honnĂȘte. Le tabou, de quelque nature qu’il soit, a cela de particulier qu’il impose une limite Ă  l’activitĂ© de l’homme. Ce sentier est tabou ? n’y marche pas. Ce fruit est tabou ? ne le mange pas. Ce champ est tabou tel jour ? n’y travaille pas. Ainsi, Ă  la diffĂ©rence des lois religieuses, civiles ou morales, la loi du tabou ne prescrit jamais l’action, mais l’abstention ; c’est un frein, ce n’est pas un stimulant. J’ai dit que ce frein consistait en craintes et en scrupules. On ne voit pas, en effet, si l’on excepte la force brutale opposĂ©e Ă  la force, ce qui a pu contenir l’énergie de l’homme en dehors de la crainte, sentiment qui engendre le scrupule. Or, le sauvage ne craint pas seulement la dent des fauves, la morsure des serpents il craint aussi, il craint surtout la maladie et la mort, chĂątiments qu’infligent les gĂ©nies irritĂ©s dont son imagination peuple le monde. Être social par excellence, l’homme se figure, Ă  tous les Ă©tages de la civilisation, que le monde extĂ©rieur forme comme une sociĂ©tĂ© avec lui et, par une gĂ©nĂ©ralisation naturelle, il projette au-dehors et multiplie Ă  l’infini le principe spirituel dont il se sent animĂ©. Avant d’avoir de la divinitĂ© une notion prĂ©cise et consĂ©quente avec elle-mĂȘme, il se sent entourĂ© de dieux, il les craint et cherche Ă  vivre en paix avec eux. La cause gĂ©nĂ©rale des tabous est donc la crainte du danger.
S’il n’y avait pas eu de tabous, l’homme sauvage, encore inaccessible aux conseils de la raison et de la prĂ©voyance, aurait ravagĂ© et dĂ©vastĂ© la terre les tabous lui enseignĂšrent la contrainte et la modĂ©ration. Mais s’il n’y avait pas eu un correctif aux tabous, l’homme sauvage, encore inaccessible Ă  la critique et Ă©pris du merveilleux, aurait tellement enchaĂźnĂ© sa vie, par crainte de la perdre, que toute activitĂ© civilisatrice eĂ»t Ă©tĂ© impossible. » ___________________________________________________________________________ Je prends le premier ensemble de questions Pensez-­vous enseigner l’oral ? Quelles difficultĂ©s rencontrez?vous ? Rencontrez-vous des rĂ©sistances ? Vous heurtez?vous Ă  la passivitĂ© des Ă©lĂšves ?
 ImmĂ©diatement, j’ai envie de demander Enseigner l’oral ? Mais quel oral ? II y a un implicite comme dans tout discours oral ou mĂȘme Ă©crit. Il y a un ensemble de prĂ©supposĂ©s que chacun apporte en posant cette question. Étant donnĂ© que les structures mentales sont des structures sociales intĂ©riorisĂ©es, on a toutes chances d’introduire, dans l’opposition entre l’écrit et l’oral, une opposition tout Ă  fait classique entre le distinguĂ© et le vulgaire, le savant et le populaire, en sorte que l’oral a de fortes chances d’ĂȘtre assorti de toute une aura populiste. Enseigner l’oral, ce serait ainsi enseigner ce lange qui s’enseigne dans la rue, ce qui dĂ©jĂ  conduit Ă  un paradoxe. Autrement dit, est?ce que la question de la nature mĂȘme de la langue enseignĂ©e ne fait pas question ? Ou alors, est?ce que cet oral qu’on veut enseigner n’est pas tout simplement quelque chose qui s’enseigne dĂ©jĂ , et cela trĂšs inĂ©gale­ment, selon les institutions scolaires ? On sait par exemple que les diffĂ©rentes instances de l’enseignement supĂ©rieur enseignent trĂšs inĂ©galement l’oral. Les ins­tances qui prĂ©parent Ă  la politique comme Sciences Po, l’ENA, enseignent beaucoup plus l’oral et lui accordent une importance beaucoup plus grande dans la notation que l’enseignement qui prĂ©pare soit Ă  l’enseignement, soit Ă  la technique. Par exemple, Ă  Polytechnique, on fait des rĂ©sumĂ©s, Ă  l’ENA, on fait ce que l’on appelle un grand oral» qui est tout Ă  fait une conversation de salon, demandant un certain type de rapport su langage, un certain type de culture. Dire enseigner l’oral» sans plus, cela n’a rien de nouveau, cela se fait dĂ©jĂ  beaucoup. Cet oral peut donc ĂȘtre l’oral de la conversation mon­daine, ce peut ĂȘtre l’oral du colloque international, etc. Donc se demander enseigner l’oral ?», quel oral enseigner ?», cela ne suffit pas. Il faut se demander aussi qui va dĂ©finir quel oral enseigner. Une des lois de la socio?linguistique est que le langage employĂ© dans une situation particuliĂšre dĂ©pend non seulement, comme le croit la linguistique interne, de la compĂ©tence du locuteur au sens chomskyen du terme, mais aussi de ce que j’appelle le marchĂ© linguistique. Le discours que nous produisons, selon le modĂšle que je propose, est une rĂ©sultante» de la compĂ©tence du locuteur et du marchĂ© sur lequel passe son discours; le discours dĂ©pend pour une part qu’il faudrait apprĂ©cier plus rigoureusement des conditions de rĂ©ception. Toute situation linguistique fonctionne donc comme un marchĂ© sur lequel le locuteur place ses produits et le produit qu’il produit pour ce marchĂ© dĂ©pend de l’antici­pation qu’il a des prix que vont recevoir ses produits. Sur le marchĂ© scolaire, que nous le voulions ou non, nous arrivons avec une anticipation des profits et des sanc­tions que nous recevrons. Un des grands mystĂšres que la socio?linguistique doit rĂ©soudre, c’est cette espĂšce de sens de l’acceptabilitĂ©. Nous n’apprenons jamais le langage sans apprendre, en mĂȘme temps, les conditions d’acceptabilitĂ© de ce langage. C’est?Ă ?dire qu’apprendre un langage, c’est apprendre en mĂȘme temps que ce langage sera payant dans telle ou telle situation. Nous apprenons insĂ©parablement Ă  parler et Ă  Ă©valuer par anticipation le prix que recevra notre langage; sur le marchĂ© scolaire ?et en cela le marchĂ© scolaire offre une situation idĂ©ale Ă  l’analyse? ce prix c’est la note, la note qui implique trĂšs souvent un prix matĂ©riel si vous n’avez pas une bonne note Ă  votre rĂ©sumĂ© de concours de Polytechnique, vous serez administrateur Ă  l’INSEE et vous gagnerez trois fois moins
. Donc, toute situation linguistique fonctionne comme un marchĂ© dans lequel quelque chose s’échange. Ces choses sont bien sĂ»r des mots, mais ces mots ne sont pas seulement faits pour ĂȘtre compris; le rapport de communication n’est pas un simple rapport de communication, c’est aussi un rapport Ă©conomique oĂč se joue la valeur de celui qui parle a?t?il bien ou mal parlĂ© ? Est?il brillant ou non ? Peut?on l’épouser ou non ? 
 Les Ă©lĂšves qui arrivent sur le marchĂ© scolaire ont une anticipation des chances de rĂ©compense ou des sanctions promises Ă  tel ou tel type de langage. Autrement dit, la situation scolaire en tant que situation linguistique d’un type particulier exerce une formidable censure sur tous ceux qui anticipent en connaissance de cause les chances de profit et de perte qu’ils ont, Ă©tant donnĂ© la compé­tence linguistique dont ils disposent. Et le silence de certains n’est que de l’intĂ©rĂȘt bien compris. Un des problĂšmes qui est posĂ© par ce questionnaire est celui de savoir qui gouverne la situation linguistique scolaire. Est?ce que le professeur est maĂźtre Ă  bord ? Est?ce qu’il a vraiment l’initiative dans la dĂ©finition de l’acceptabilitĂ© ? Est?ce qu’il a la maĂźtrise des lois du marchĂ© ? Toutes les contradictions que vont rencontrer les gens qui s’embarquent dans l’expĂ©rience de l’enseignement de l’oral dĂ©coulent de la proposition suivante la libertĂ© du professeur, s’agissant de dĂ©finir les lois du marchĂ© spĂ©ci­fique de sa classe, est limitĂ©e, parce qu’il ne crĂ©era jamais qu’un empire dans un empire», un sous?espace dans lequel les lois du marchĂ© dominant sont suspendues. Avant d’aller plus loin, il faut rappeler le caractĂšre trĂšs particulier du marchĂ© scolaire il est dominĂ© par les exi­gences impĂ©ratives du professeur de français qui est lĂ©gitimĂ© Ă  enseigner ce qui ne devrait pas s’enseigner si tout le monde avait des chances Ă©gales d’avoir cette capa­citĂ© et qui a le droit de correction su double sens du terme la correction linguistique le langage chĂątié» est le produit de la correction. Le professeur est une sorte de juge pour enfants en matiĂšre linguistique il a droit de correction et de sanction sur le langage de ses Ă©lĂšves. Imaginons, par exemple, un professeur populiste qui refuse ce droit de correction et qui dit Qui veut la parole la prenne; le plus beau des langages, c’est le lan­gage des faubourgs». En fait, ce professeur, quelles que soient ses intentions, reste dans un espace qui n’obĂ©it pas normalement Ă  cette logique, parce qu’il y a de fortes chances qu’à cĂŽtĂ© il y ait un professeur qui exige la rigueur, la correction, l’orthographe
 Mais supposons mĂȘme que tout un Ă©tablissement scolaire soit trans­formĂ©, les anticipations des chances que les Ă©lĂšves apportent sur le marchĂ© les entraĂźneront Ă  exercer une censure anticipĂ©e, et il faudra un temps considĂ©rable pour qu’ils abdiquent leur correction et leur hyper­correction qui apparaissent dans toutes les situations linguistiquement, c’est?Ă ?dire socialement, dissymé­triques et en particulier dans la situation d’enquĂȘte. Tout le travail de Labov n’a Ă©tĂ© possible qu’au prix d’une foule de ruses visant Ă  dĂ©truire l’artefact linguistique que produit le seul fait de la mise en relation d’un compé­tent» et d’un incompĂ©tent», d’un locuteur autorisĂ© avec un locuteur qui ne se sent pas autorisĂ©; de mĂȘme, tout le travail que nous avons fait en matiĂšre de culture, a consistĂ© Ă  essayer de surmonter l’effet d’imposition de lĂ©gitimitĂ© que rĂ©alise le fait seul de poser des questions sur la culture. Poser des questions sur la culture dans une situation d’enquĂȘte qui ressemble Ă  une situation scolaire Ă  des gens qui ne se pensent pas cultivĂ©s, exclut de leur discours ce qui les intĂ©resse vraiment; ils cherchent alors tout ce qui peut ressembler Ă  de la culture; ainsi quand on demande Aimez?vous la musique ?», on n’entend jamais J’aime Dalida» mais on entend J’aime les valses de Strauss», parce que c’est, dans la compĂ©tence populaire, ce qui ressemble le plus Ă  l’idĂ©e qu’on se fait de ce qu’aiment les bourgeois. Dans toutes les circonstances rĂ©volutionnaires, les popu­listes se sont toujours heurtĂ©s Ă  cette sorte de revanche des lois du marchĂ© qui semblent ne jamais s’affirmer autant que quand on pense les transgresser. Pour revenir Ă  ce qui Ă©tait le point de dĂ©part de cette digression Qui dĂ©finit l’acceptabilitĂ© ? » [Bourdieu, Extrait de Ce que parler veut dire,]

Cependantla compassion de celui qui est prĂ©sent, proche, qui aime et tend la main, peut supplĂ©er l’absence de paroles. Il n’est pas vrai que le silence soit la marque de l’impuissance. Au contraire, il est un moment de force et d’amour. Le silence aussi fait partie de notre langage de consolation, parce qu’il se transforme en Ɠuvre concrĂšte de partage

Malu Malu L’abbĂ© Apollinaire Malu Malu Muholongu, nĂ© le 22 juillet 1961 Ă  Muhangi territoire de Lubero et mort le 30 juin 2016 Ă  Dallas Texas1, est un prĂȘtre catholique, un militant et un homme d’État de la RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo. Il Ă©tait prĂ©sident de la Commission Ă©lectorale nationale indĂ©pendante pendant l’élection prĂ©sidentielle de 2006 en RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo puis entre juin 2013 et octobre 2015. Il a Ă©tĂ© vice-prĂ©sident et prĂ©sident du forum des commissions Ă©lectorales de la CommunautĂ© de DĂ©veloppement de l’Afrique Australe SADC et a jouĂ© un rĂŽle majeur dans d’autres rĂ©seaux Ă©lectoraux africains. Malu malu a contribuĂ© Ă  la crĂ©ation de plusieurs institutions d’appui aux Ă©lections Ă  l’échelle nationale et internationale, dont le RĂ©seau des compĂ©tences Ă©lectorales francophones francophones RECEF. Election CENI La dĂ©pouille de l’AbbĂ© Apollinaire Malumalu exposĂ©e au siĂšge de la Commission Ă©lectorale nationale indĂ©pendante Ceni Ă  Kinshasa, le 15/07/2016. Radio Okapi/Ph. John Bompengo Apollinaire Malu-Malu Il a Ă©galement Ă©tĂ© cofondateur avec Fabio Bargiacchi du Centre EuropĂ©en d’Appui Électoral ECES et premier prĂ©sident. Culte d’actions de grĂące 30 juin 2022 Denis Kadima a pris part au culte d’actions de grĂące organisĂ© en memoire de Apollinaire malu malu. Cet Ă©vĂ©nement commĂ©moratif s’est dĂ©roulĂ© Ă  la paroisse notre Dame de Fatima, situĂ©e prĂ©cisĂ©ment Ă  Gombe. Prenant la parole, il a indiquĂ© qu’on ne remplace pas Malu Malu mais on lui succĂšde. Avant de se rappeler de bons souvenirs jadis vĂ©cus avec le premier prĂ©sident de la commission Ă©lectorale nationale indĂ©pendante. ” C’est grĂące Ă  lui que la ceni a collaborĂ© avec la structure Ă©lectorale que je dirigeais “,a rĂ©vĂ©lĂ© Denis KADIMA. Le patron de la CENI AbbĂ© Apollinaire Malu Malu, a par ailleurs saluĂ© les diffĂ©rentes qualitĂ©s du dĂ©funt, dont l’esprit d’écoute.” Celui qui Ă©coute beaucoup a la capacitĂ© d’apprendre et d’enseigner “dit-il. Notons que plusieurs cadres de la commission Ă©lectorale nationale indĂ©pendante ont rehaussĂ© de leur prĂ©sence Ă  cette cĂ©rĂ©monie. Notamment Paul Mohindo, Jean Ilongo, GĂ©rard Bisumbu, Mme Ngalula JosĂ©phine, sans oublier Corneille Nangaa. Il sied de rappeler que ça fait dĂ©jĂ  6 ans depuis que l’abbĂ© Apollinaire Malu Malu dĂ©cĂ©dait aux États-Unis. C’était le 30 Juin, la date Ă  laquelle la RDC commĂ©more son accession Ă  l’indĂ©pendance. Cette mort etait due Ă  une longue maladie. Inscrivez vous Ă  notre Newsletter Recevez les derniĂšres mises Ă  jour de l'actualitĂ© dans votre boĂźte aux lettres. En cochant cette case, vous confirmez avoir lu et acceptĂ© nos conditions d'utilisation concernant le stockage des donnĂ©es soumises via ce formulaire.

Ellessavent bien, parce que dĂ©jĂ , vendredi, avant que ne commence le grand Shabbat, celui de la fĂȘte de la PĂąque juive, Pessa'h, elles ont tout prĂ©parĂ© : les aromates, les parfums, tout est prĂȘt. Elles savent exactement ce qu’il faut faire, parce que c’est leur affaire. Elles savent soigner et embaumer les corps. Elles sont les gardiennes des rituels funĂšbres.
01 Compositeurs Jo Akepsimas 02 Compositeurs Jo Akepsimas 03 Compositeurs Jo Akepsimas 04 Compositeurs Jo Akepsimas 05 Compositeurs Jo Akepsimas 06 Compositeurs Jo Akepsimas 07 Compositeurs Jo Akepsimas 08 Compositeurs Jo Akepsimas 09 Compositeurs Jo Akepsimas 10 Compositeurs Jo Akepsimas 11 Compositeurs Jo Akepsimas 12 Compositeurs Jo Akepsimas 13 Compositeurs Jo Akepsimas 14 Compositeurs Mannick 15 Compositeurs Jo Akepsimas 16 Compositeurs Jo Akepsimas 17 Compositeurs Jo Akepsimas 18 Compositeurs Jo Akepsimas 19 Compositeurs Jo Akepsimas 20 Compositeurs Jo Akepsimas 21 Compositeurs Jo Akepsimas 22 Compositeurs Jo Akepsimas Celuiqui aime a dĂ©jĂ  franchi la mort: 2. Kyrie eleison: 3. PriĂšre psalmique: 4. PriĂšre universelle: 5. Saint le Seigneur Dieu des vivants: 6. Agneau de Dieu livrĂ© pour nous: 7. Vienne le l est grand le mystĂšre de la foi! Nous proclamons ta mort, Seigneur JĂ©sus, nous cĂ©lĂ©brons ta rĂ©surrection Nous attendons ta venue dans la gloire Paroles2Chansons dispose d’un accord de licence de paroles de chansons avec la SociĂ©tĂ© des Editeurs et Auteurs de Musique SEAM answerchoices. Lagarce et Louis sont atteints d’une maladie mortelle. Les parents de l’auteur, comme ceux de Louis, Ă©taient issus d’un milieu ouvrier assez modeste, le fils Ă©tant celui qui s’échappe de son milieu d’origine pour prendre un autre chemin. Il est celui qui devient comme « Ă©tranger » aux siens.
1 Alain Suied, L’ÉveillĂ©e, suivi de Le Nom de Jacob et L’Inadvertance, volume 147 de la collection L ... 2 Myriam Watthee-Delmotte, LittĂ©rature et RitualitĂ©, Enjeux du rite dans la littĂ©rature française co ... 3 D’aprĂšs Myriam Watthee-Delmotte, op. cit. 4 Revue Nue, no 31 consacrĂ© Ă  Alain Suied, dir. BĂ©atrice Bonhomme et HervĂ© Bosio, juin 2005. 1Je vais travailler sur le recueil d’Alain Suied intitulĂ© L’ÉveillĂ©e1, paru en 2004 et plus particuliĂšrement, mĂȘme si j’évoquerai par instant le reste du recueil, sur la premiĂšre partie dĂ©diĂ©e Ă  la mĂšre du poĂšte À ma mĂšre Nine Dabi », la dĂ©dicace est immĂ©diatement suivie des lieux et dates de naissance et de mort Sousse, 1920-Paris, 1991 ». Sur la couverture du recueil, choisie selon les souhaits du poĂšte, on peut voir une Ă©tude de LĂ©onard de Vinci pour le visage de l’Ange de La Vierge aux rochers, qui se trouve en accord avec la thĂ©matique de l’innocence et de la puretĂ© dĂ©veloppĂ©e dans le poĂšme. Ce visage a, en outre, la particularitĂ© de paraĂźtre Ă  la fois trĂšs jeune et trĂšs vieux. Son trait de fusain dĂ©licat semble prendre la force de la pierre comme si le visage n’était plus seulement dessinĂ© mais sculptĂ©. La premiĂšre partie du recueil a Ă©tĂ© Ă©crite un an aprĂšs la mort de la mĂšre et elle est datĂ©e de janvier 1992. Ce texte, pour reprendre la terminologie de Myriam Watthee-Delmotte constitue un Tombeau littĂ©raire »2. Cette pratique littĂ©raire entretient des liens originaux avec le rite funĂ©raire. Le Tombeau littĂ©raire s’avĂšre en effet liĂ© Ă  une quĂȘte ou Ă  une revendication identitaire, celle du mort, comme des endeuillĂ©s. Le texte a en ce sens une fonction monumentale en regard de l’espoir de la survie du mort dans les mĂ©moires collectives. Il s’agit de perpĂ©trer la voix du disparu. L’auteur parle donc avec le mort, pour lui. Il est en quelque sorte son ventriloque3. D’oĂč le titre d’une sĂ©quence de poĂšme Dialogue devant la tombe » L’ÉveillĂ©e, p. 51. Ce qui est sacralisĂ©, c’est dĂ©sormais la singularitĂ© d’un individu et la seule maniĂšre de lui rendre hommage est de lui Ă©crire un texte tout aussi singulier dans lequel sa voix transparaĂźt. Dans ce cas, le deuil, affaire intime, se transmue aussi en lien collectif, rituel la disparition de l’ĂȘtre cher est un Ă©vĂ©nement investi d’affect, de douleur liĂ©e Ă  la communion spirituelle perdue. Le Tombeau est Ă  la fois l’affirmation d’une existence perdue et la reconnaissance de la mort on l’accueille, la salue et la mĂ©tamorphose en paroles. Si le tombeau de pierre est destinĂ© Ă  recevoir le corps du dĂ©funt, le Tombeau littĂ©raire recueille aussi son souffle, son esprit. Le mort s’est physiquement absentĂ© mais reste spirituellement prĂ©sent. La littĂ©rature semble placĂ©e dĂ©sormais sous le signe d’OrphĂ©e. Le travail du deuil s’effectue ici en renonçant Ă  la rĂ©alitĂ© de l’objet aimĂ©, en le transformant en mots du poĂšme. Et c’est pourquoi aussi ce texte, si intime, est en fait universel et s’adresse Ă  tous, Ă  tous ceux qui ont perdu quelqu’un de cher. D’ailleurs Alain Suied dĂ©clare dans un entretien avec Pierre Dubrunquez publiĂ© dans la Revue Nue en 20054 Mon questionnement, c’est d’abord cela aller vers l’autre. C’est la seule preuve que nous pouvons donner et recevoir qu’il y a de l’autre ». Toute poĂ©sie a un interlocuteur. Il faut la rendre sensible, audible au lecteur – parce que c’est cette ombre familiĂšre qu’il va reconnaĂźtre. Le poĂšme va de l’un Ă  l’autre. [
] Je questionne le cƓur et l’inconnaissable en mĂȘme temps – mais c’est le vrai lecteur qui doit faire le travail » en lui-mĂȘme. Il faut me relire. Ce n’est pas de moi que je parle – c’est la parole de
 l’ĂȘtre que je voudrais laisser rĂ©sonner au cƓur du lecteur [
] Il ne s’agit pas de mon histoire personnelle dans mon travail – ou alors ce serait l’histoire personnelle de tout le monde [
] Je laisse entendre, ce qui Ă©coute en nous, la vie intĂ©rieure de la parole, nos cris, nos questions. Nue, p. 8-9 2Livrer le poĂšme au tremblement de la finitude, l’accueil d’un sacrĂ© strictement humain, celui d’une finitude partagĂ©e. Le poĂšme reste Ă©piphanique mais d’un trou dans le sens, d’une perte, d’une place vide. Il appelle alors Ă  la prĂ©sence de la voix disparue. Les pronoms personnels dĂ©signent la voix qui s’est tue, mais qui continue Ă  nous parler, constituant le tissu du texte. L’écriture radicalise cette adresse. Elle tient du don et s’adresse aussi Ă  cet autre. Les mots tissent alors Ă  leur façon un linceul sur la morte. Ils peuvent apaiser l’appel de l’objet perdu, mettre Ă  distance sa proximitĂ©. Le poĂšme devient le tĂ©moin de cet appel, comme du dĂ©placement de cet appel dans la filiation. En ce sens, il tisse un dialogue entre les vivants et la morte, dans la filiation oĂč il s’origine. Il rĂ©pond Ă  l’injonction-pulsation d’une voix muette, d’une mĂ©moire oublieuse comme geste d’amour. L’ÉveillĂ©e » est ainsi entiĂšrement portĂ© par une obsession du Toi ». Le toi », c’est la mĂšre unique, irremplaçable, qui a quittĂ© le poĂšte et sa fratrie, et qu’il faut dĂ©sormais Ă©voquer, chanter, pour la faire revivre par les mots. En face de ce toi » se trouve le nous ». Toi » et nous », sont liĂ©s par un dialogue intime, car le poĂšte parle pour lui et pour les enfants de la mĂšre, dans un nous » solidaire qui ressoude la fratrie. Il est normal que ceux qui sont nĂ©s de la mĂšre, nĂ©s de toi », soient dĂ©sormais hantĂ©s par le toi » absent qui habite leurs mĂ©moires c’est comme si nos mĂ©moiresdessinaient des images de toi[
]c’est comme si la terresous nos pasrĂ©sonnait de toi[
]c’est comme si la nuitde l’espacedevenait moins effrayantehabitĂ©e par toi E, 37. 5 Hölderlin, Lettre Ă  son frĂšre », 1er janvier 1799, traduction de Denise Naville, ƒuvres, PlĂ©iade ... 3Le toi » est d’autant plus prĂ©gnant dans l’esprit qu’il est absent du monde et d’une rĂ©alitĂ© corporelle, devenue intouchable dĂ©sormais. Ainsi le toi » se met Ă  habiter partout l’espace spirituel, et la pensĂ©e obsessionnelle du toi » permet de revenir sur ses pas, de retourner en arriĂšre, d’en revenir Ă  cette maladie qui a arrachĂ© le toi » Ă  ceux qui l’aimaient, Ă  en retracer l’historique afin d’affronter une nouvelle fois le rĂ©el, mais cette fois de façon victorieuse, comme si les mots pouvaient permettre au toi » de rĂ©habiter le monde et de dĂ©passer la mort. Comme si les mots, le fait de chanter le toi » permettaient de donner un support, un socle, Ă  ce qui s’avĂšrera au fil du texte une vĂ©ritable mĂ©tamorphose, une rĂ©surrection du toi », mort et absent, en toi », ressuscitĂ©, lumineux et prĂ©sent. Le texte poursuit un chemin initiatique, qui Ă  travers un rituel, la reconnaissance d’un sacrifice inouĂŻ, celui de la mĂšre qui a donnĂ© sa vie pour ses enfants, permet la rĂ©appropriation du deuil qui s’ouvrira sur une Ă©lĂ©vation. Le toi » est aussi un elle », ce elle » qui ouvre tout le recueil Elle Ă©tait plus Ă©veillĂ©e / que nous tous » E, 7. En outre, le texte rend compte d’une initiation Ă  travers un syncrĂ©tisme de plusieurs spiritualitĂ©s. Cette notion d’éveil, notion centrale, donne ainsi son titre au recueil. Elle dĂ©signe un Ă©tat de conscience supĂ©rieure dans de nombreuses religions et philosophies et peut apparaĂźtre comme l’aboutissement d’une voie spirituelle. Mais cette notion Ă©voque aussi traditionnellement une libĂ©ration totale de l’ego et l’avĂšnement d’une nouvelle conscience unifiĂ©e avec l’univers ou avec le divin. Paradoxale, puisque s’appliquant ici Ă  une malade, une agonique ou Ă  une morte, elle semble dĂ©signer un Ă©tat d’individuation du moi qui transcende le moi personnel pour parvenir Ă  un moi transpersonnel, un moi qui englobe les autres et en particulier les enfants pris ensemble dans le grand amour de la mĂšre. Un tel Ă©tat de conscience qui ne paraĂźt pouvoir ĂȘtre dĂ©fini par des mots, est pourtant exprimĂ© ici par le terme d’ Ă©veil », Ă©veil paradoxal au monde et Ă  l’autre, aux autres aimĂ©s, avant de mourir, et par-delĂ  la mort elle-mĂȘme. Éveil du mourant comme du nouveau-nĂ©. Ce terme montre l’individu s’ouvrant Ă  la connaissance spirituelle, au ravissement de l’ñme, Ă  un sentiment de communion ou une perception holistique de l’existence. L’éveil spirituel, tel qu’il est dĂ©fini dans certains courants mystiques, reprĂ©sente d’ailleurs l’aboutissement d’un cheminement. La mĂšre torturĂ©e, crucifiĂ©e, car il y a ici un trĂšs fort syncrĂ©tisme religieux tributaire tout aussi bien de la religion juive que de la religion chrĂ©tienne ou encore du bouddhisme, traverse une Ă©preuve physique et morale telle qu’elle la conduit Ă  l’émancipation radicale que reprĂ©sente l’éveil spirituel. Une telle expĂ©rience, traditionnellement rĂ©putĂ©e bouleversante, est dĂ©crite dans diffĂ©rentes traditions religieuses comme une seconde naissance ». L’individu y dĂ©couvre sa vĂ©ritable nature, ainsi que des joies et des Ă©tats inaccessibles au commun des mortels. Il est important de noter cependant que la notion d’éveil dĂ©borde le cadre religieux, le texte faisant Ă©tat d’une sacralitĂ© plus humaine que divine ou religieuse et soulignant la prĂ©sence du sacrĂ© dans l’immanence mĂȘme d’une vie humaine bornĂ©e par la mort. Cette notion d’éveil est d’ailleurs souvent rapprochĂ©e du concept d’intuition tel qu’il est proposĂ© par les philosophes, hors de toute notion de divinitĂ©. L’éveil spirituel est dĂ©crit alors comme une vision directe du rĂ©el » caractĂ©risĂ©e par un sentiment d’éternitĂ©, une joie infinie, un Ă©merveillement devant la perfection intrinsĂšque de chaque chose, un sentiment de non-sĂ©paration entre sujet et objet, une dissolution du sentiment d’individualitĂ© sĂ©parĂ©e et une communion avec toute chose et en particulier ici avec l’autre, les autres, les enfants aimĂ©s. Car, Ă©tonnamment, la mĂšre en train de mourir, la mĂšre morte n’est pas du cĂŽtĂ© de l’endormissement ou mĂȘme de la dormition, elle est dans la sursensibilitĂ©, elle est vivante Ă  la lumiĂšre / de nos cris, Ă  la croisĂ©e / de nos souffles » E, 17, elle renoue » les fils de la trame E, 13, c’est-Ă -dire qu’elle est lien, mĂ©moire et porositĂ© au monde. La mĂšre devient un Ă©lĂ©ment de totalitĂ©, un tout vivant aux mille articulations, un mouvement de pluralisation, pluriel interne de l’identitĂ©. D’oĂč l’infinitĂ© de la rĂ©ciprocitĂ© et de l’amour. Comme l’écrit Hölderlin Ce qui manque Ă  l’un / Je le prends Ă  l’autre et j’anime / En liant » ƒuvres, 6925, c’est ce qui se passe dans cette transmutation de la mĂšre, qui devient ce mouvement qui consiste Ă  se mettre Ă  la place de l’autre, Ă  s’ouvrir Ă  l’amour des enfants. À partir d’une cĂ©sure, d’une faille centrale, de cette mort et de ce deuil, un mouvement double se crĂ©e vers le moi et vers l’autre, entraĂźnant un vĂ©ritable tremblement poĂ©tique qui fait vibrer sur place et relancer le rythme, mouvement oĂč le plus intime tu est dĂ©jĂ  Ă©largi Ă  la communautĂ© du nous » des enfants. La mĂšre ne se dĂ©finit plus par sa forme propre mais par la totalitĂ© des liens que son absence-prĂ©sence tisse avec les diffĂ©rents rĂšgnes du monde. Le deuil et la perte deviennent cette ligne d’intensitĂ©s et de retrouvailles. Le corps de la mĂšre, comme son esprit, se trouvent dans la puissance du continu, de l’insĂ©paration. La mĂšre est dans la multiplicitĂ© intensive. Être composite, qui montre la vĂ©ritable nature des choses, les liens avec le cosmos, liens cosmiques de connivence la nuit nous n’avons pas dormiparce que ton absences’est blottiecontre nouscomme un oiseau blessĂ©comme un oiseau ensanglantĂ© E, 33. 4Hölderlin Ă©crit Lorsque la poĂ©sie est vĂ©ritable, elle est lien, lien qui se resserre jusqu’à devenir un tout vivant et profond aux mille articulations » ƒuvres, p. 692 et Il faut que les poĂštes qui sont nĂ©s de l’Esprit / Eux aussi soient liĂ©s au monde » ƒuvres, p. 865. Ainsi la MĂšre, dans la mort, enfante la poĂ©sie et fait du lien. Elle devient transmission. Le poĂšme de deuil, de ses mille bras entrelacĂ©s, permet un sentiment du tout-ensemble, de cette unitĂ© multiple qui relie intimement l’intuition du Tout. La mort, comme d’un marĂ©cage de vie, fait naĂźtre l’ouvert Ă  fond, la touffure », l’infini des relations, la porositĂ© devenant la plus haute des qualitĂ©s. La mĂšre morte est traversĂ©e par des flux d’échanges d’élĂ©ments de choses ou de choses Ă©lĂ©mentaires, elle bourgeonne, elle germine. Envahie en des proportions insoupçonnables, elle devient elle-mĂȘme la source d’insistance entre le nous » et les choses, mĂ©diatrice, elle est la passeuse de vie et de mort, d’enfance et de mĂ©moire. AprĂšs toutes ces Ă©preuves du monstrueux, de l’inhumain, la mĂšre comme le fils-poĂšte se retrouvent comme au commencement du monde et le poĂšme peut alors s’écrire, la crĂ©ation peut avoir lieu. 5Ainsi, comme tout chemin paradoxal, le chemin de la mĂšre, de la PiĂ©ta portant sur ses genoux le fils mort devient le chemin du fils, portant sur ses genoux la mĂšre morte. La statue de la mĂšre qui porte l’enfant devient celle de l’enfant qui porte la mĂšre. La PiĂ©ta ou Vierge de PitiĂ© reprĂ©sente la vierge Marie en Mater dolorosa, mĂšre pleurant son enfant qu’elle tient sur ses genoux. Il n’est pas anodin, en effet, que le visage choisi pour illustrer la couverture du recueil soit celui de l’Ange de La Vierge aux rochers. Mais cette PiĂ©ta est ici rĂ©versible et devient celle du fils pleurant la mĂšre. Le passeur se passe de mĂšre en fils, elle est la passeuse, celle qui fait traverser de l’ombre Ă  la lumiĂšre, mais lui aussi est le passeur, qui fait passer la mĂšre vers la lumiĂšre. De mĂȘme le Visage, qui est visage mystique, sainte face, visage de Dieu est aussi celui de la mĂšre, le visage de celle-ci s’ouvrant Ă  tous les visages, aux visages de ses enfants par la grĂące de l’amour et de l’accueil Qui porte mon visage / Est-ce moi ? Est-ce toi ? » E, 109. Le visage est Ă  la fois mĂ©moire et instant. L’apparition, l’épiphanie du visage est celle du visage de la mĂšre comme la seule rencontre, rencontre qui est aussi celle avec la mort et avec l’Ange. Le visage est celui du sourire maternel, le rire d’un enfant, la minute suspendue de l’amour, l’évidence du don. Le temps est celui de la rencontre E, 75 sq. et c’est cette rencontre qui Ɠuvre pour la joie Chaque Ă©tincelle de prĂ©sence Ɠuvre pour la joie » E, 101. Le visage est l’inconnu du monde, l’ouvert au monde, visage aux sept nuĂ©es E, 110. Ce que je vois de la mĂšre, c’est son visage. C’est Ă  son visage que s’adresse la quĂȘte du fils, que se fixe le regard attentif. Le visage est visible. Mais dans le visible, le visage a un statut particulier. Il est irrĂ©ductible Ă  une prise. Il rĂ©vĂšle, selon Levinas, le signe vers l’invisible de la personne qu’il donne Ă  voir. Il n’est ni une image pure ni un concept dĂ©sincarnĂ©. Il est Ă  la jointure du sensible et de l’inintelligible immĂ©diat. Il apparaĂźt au-dessus du corps. Il est donc Ă©piphanie, rĂ©vĂ©lation. Revenons Ă  l’iconographie. Le recueil apparaĂźt avec ce visage sur la couverture comme un de ces cercueils ornĂ©s par un portrait du Fayoum. Le regard de l’ange est tournĂ© vers nous et ne nous quitte pas, la particularitĂ© des visages du Fayoum Ă©tant prĂ©cisĂ©ment qu’ils sont comme en vie, Ă©veillĂ©s et qu’ils ne nous quittent pas du regard. Le visage de la mĂšre mourante interpelle le moi et met en question le quant-Ă -soi Ă©goĂŻste. La trace, c’est l’au-delĂ , d’oĂč provient le visage. Elle signifie la trace de l’absente, retirĂ©e, et dĂ©sormais inconnaissable. La trace fait signe vers un passĂ© irrĂ©versible. Elle constitue un au-delĂ  de l’ĂȘtre. Comme si aller vers Dieu consistait moins Ă  aller vers Lui que vers la mĂšre, qui se tient dans sa trace. Dieu, ou plutĂŽt l’ouverture au monde et Ă  l’autre, s’annonce dans la mort de la mĂšre. 6Mais ce chemin en passe par l’odieux. Le texte ne se dĂ©robe pas au rĂ©el, mĂȘme si celui-ci est insupportable. Il fait ainsi Ă©tat d’une maladie qui a eu lieu, maladie supportĂ©e vaillamment et patiemment par le courage sans faille de la mĂšre. Cette maladie est d’abord Ă©voquĂ©e par le terme de chevet » qui implique une position allongĂ©e de la patiente, ses fidĂšles restant Ă  son chevet pour la veiller E, 7. Les mĂ©decins E, 31, plutĂŽt obtus et indiffĂ©rents, font partie de cette panoplie dĂ©sespĂ©rante et dĂ©risoire de la malade aucun mĂ©decin n’a osĂ© / s’approcher de ton malheur / [
] / Aucun / n’a osĂ© renoncer / au facile narcissisme / de l’indiffĂ©rence », ainsi que la souffrance qui Ă©loigne la malade des autres humains et l’engage dĂ©jĂ  dans un autre monde Du fond de la souffrance » E, 9, Entrevue au fond mĂȘme de sa douleur » E, 14. La douleur, dĂšs lors, surplombe le monde de la mĂšre E, 14 qui, malgrĂ© son courage, va finalement ĂȘtre obligĂ©e d’abdiquer et de cĂ©der, au moins par le sacrifice de son corps. 7C’est alors que la mĂšre, devant l’horreur de la maladie et de la torture, aura la volontĂ© de changer sa souffrance en destin et de transmettre Ă  ses enfants, dĂ©sormais sans peur, cette force surhumaine Nous sommes sans-peurNous sommes face Ă  la mortDĂ©barrassĂ©s de nos insuffisancesDe nos incertitudes E, 13. 8La mĂšre est donc une torturĂ©e Les outils posĂ©s de la mort / Contre les potences de la perfusion E, 10 ». Elle est attachĂ©e Ă  la potence de la mort, comme une condamnĂ©e, une martyre, une crucifiĂ©e, et c’est aussi elle qui offre la libertĂ© aux rescapĂ©s, pour les dĂ©livrer tu nous dĂ©livrais / de toutes les prisons / du doute » E, 10. Elle livre bataille et elle n’est pas seule dans cette lutte puisque ses enfants l’accompagnent dans cet ultime combat, qui s’avĂšre bien vain cependant Combattants illusoiresNous avons lancĂ© nos bataillonsDe rage et d’amour contre des ForcesQui se jouaient de nous E, 19. 9Les enfants comme la mĂšre restent les perdants qui ne peuvent qu’entĂ©riner la fin et la perte inĂ©luctables Tu revenais / une derniĂšre fois / du fond de la souffrance » E, 9. Le mĂ©decin n’est lĂ  que pour ĂȘtre le dernier » E, 7, celui qui enregistre l’agonie et la mort. La sĂ©paration est dĂ©sormais implacable et tout est signe d’une derniĂšre fois » E, 9 qui nĂ©cessite les adieux Nous t’avons dit Adieu / L’un aprĂšs l’autre » E, 9. Le temps est celui d’un trop tard » E, 19 qui clĂŽt les issues Et se referme la porte / du Paradis » E, 14. L’ĂȘtre cher n’a Ă©tĂ© retrouvĂ© que pour ĂȘtre perdu ta voix / perdue Ă  jamais » E, 20. Il y a donc constatation dĂ©solante du scandale qu’est la mort qui renvoie Ă  l’absurde, au non-ĂȘtre ou sur un plan plus mythique, comme pĂŽle contraire d’un Paradis dĂ©sormais inatteignable, la mĂšre fait signe fugitivement vers un Enfer gardĂ© par CerbĂšre E, 15, espace de l’ombre L’ombre qui te hantait » E, 16, des fantĂŽmes et du froid » E, 16, Ton visage de marbre / Chambre froide » E, 15 ; espace de la douleur Sa main te reprendre / te ramener / vers l’Enfer de sa douleur » ; espace de la violence Contre des Forces qui se jouaient de nous » E, 19. 10Or qu’est-ce qu’une sacrifiĂ©e peut offrir comme obole Ă  CerbĂšre sinon sa puretĂ© comme gage ? Le visage de l’ange rĂ©vĂšle Ă  la fois la puretĂ©, la patience, la rĂ©signation et la fermetĂ©. C’est paradoxalement par cette puretĂ© que la mĂšre pourra vaincre et donner un sens Ă  la mort, car sa puretĂ© parvient mĂȘme Ă  purifier et Ă  redonner l’espoir Ă  ceux qui l’entourent et qui l’aiment. Devant la mort, la seule force est celle de l’innocence Simplement parce queL’innocenceEst la seule mĂ©taphysiqueSimplement parce que l’innocenceEst le dernier continent inexplorĂ© E, 11. 11Ainsi au premier matin des hommes » E, 13, la mĂšre apparaĂźt plus forte, plus belle, plus sĂ©duisante que la mort, comme si par un retournement, une rĂ©version des valeurs, le dernier matin Ă©tait redevenu le premier Comme au premier matin / De nos vies » E, 13. DĂšs lors, ceux qui entourent la mĂšre mourante, la mĂšre morte, demeurent eux-mĂȘmes purifiĂ©s par sa puretĂ© contagieuse. C’est aussi le sacrifice d’une innocente qui les purifie et les lave comme un baptĂȘme du premier matin du monde. La souffrance permet la rĂ©demption et le rachat non seulement de la mĂšre mais des enfants Nous voilĂ  purifiĂ©s / Par l’envergure de ton sacrifice E, 13 ». Le souvenir qui reste de la mĂšre est celui d’un visage pur » E, 15, d’une parfaite innocence / de [s]on cƓur » E, 22, d’une Ăąme de pure Ă©motion » E, 32. Ainsi l’envergure et la puretĂ© du chant de la mĂšre, comme celles du chant du cygne qui, dans sa blancheur immaculĂ©e, chante en mourant, purifie les enfants E, 33 et leur permet l’accession Ă  un renouveau et Ă  une aube pure » E, 38. 12Car celle qui meurt est aussi celle qui donne une ultime leçon de dignitĂ© et de puretĂ© Ă  ses enfants. Elle est la guide, la protectrice qui, par delĂ  les souffrances et la mort, continue de protĂ©ger et d’enseigner ses enfants. Comme dans le texte de Jaccottet intitulĂ© Leçons oĂč le mort enseigne au vivant, elle Murmure Ă  notre oreille / La leçon des tĂ©nĂšbres » E, 38. Elle reste la gardienne de la mĂ©moire et de l’enfance Pour que tu gardes / Une part de notre enfance / Au pays des ombres » E, 28. Pour le poĂšte OrphĂ©e, elle devient Eurydice L’ombre aimĂ©e / L’ombre qui revient / Reprendre / Ce qu’elle avait donnĂ© / L’ombre qui revient pour chacun de nous » E, 32. Elle est celle qui sait dĂ©sormais, qui connaĂźt le mystĂšre de la naissance et de la mort. Celle qui donne la vie et qui enseigne la mort Dans la Mort encore / Tu nous protĂšges ! » E, 37. Il y a une fois de plus retournement des valeurs. C’est la mĂšre qui protĂšge ses enfants, qui devraient eux parvenir Ă  la protĂ©ger et qui restent en fait impuissants lĂ  oĂč elle rĂ©ussit. La mĂšre lucide enseigne la luciditĂ©, la mĂšre pure enseigne la puretĂ©, la mĂšre courageuse enseigne le courage. La mĂšre vraie, authentique, enseigne la vĂ©ritĂ© par delĂ  toutes les apparences, les illusions et les mensonges au delĂ  / des symboles et des illusions / au-delĂ  des masques et des mensonges » E, 13. 13Elle est la passeuse entre deux mondes et permet au secret de l’enfance partagĂ© de traverser le seuil et nous avons murmurĂ© / nos secrets Ă  ton oreille / pour que tu emportes une part de nous » E, 9. Les enfants sont dans la main de la mĂšre qui, gĂ©ante bienveillante, dĂ©sormais peut les transporter par la force de l’esprit dans l’au-delĂ  du monde connu nous voilĂ  dans ta main / pour un voyage au-delĂ  » E, 17. La mĂšre permet le passage entre deux mondes, elle qui a dĂ©jĂ  franchi le pas, elle qui a Ă©tĂ© initiĂ©e tu avais franchi / depuis longtemps / la frontiĂšre » E, 9. Elle permet la traversĂ©e mais malheureusement cette traversĂ©e implique quand mĂȘme cette sĂ©paration des morts et des vivants. Vivants Ă  qui le monde de la mort reste, malgrĂ© l’amour, Ă©tranger Nous voilĂ  de l’autre cĂŽtĂ©Mais trop sommes Ă©trangersDans ce pays sans limitesNous sommes Ă©trangersdans ce pays sans lieux E, 19. 14Cette traversĂ©e Ă  travers la membrane des mondes sera obligatoire au bout de tous nos chemins. Mais curieusement, cette mĂšre qui aborde la mort est tout l’inverse de la Parque puisqu’au lieu de rompre le fil c’est elle qui recoud tous les fils et le fils et les renoue Ă  la trame de la vie. Non pas la Parque, mais Ariane E, 20, Judith E, 20, MĂ©lisande E, 20. Oiseau blessĂ©, Oiseau ensanglantĂ©, Oiseau sacrifiĂ© comme dans le conte de l’Oiseau bleu E, 33, elle est aussi la fĂ©e marraine de Cendrillon Une fĂ©e dans les contes » E, 38, qui possĂšde les attributs magiques comme le manteau d’absence et d’invisibilitĂ© Le manteau magique / Je m’enveloppe de ton absence » E, 20. C’est la mĂšre qui coud les mots du poĂšme, qui recoud le monde et les mots et permet de continuer. 15 Ton absence renoue / Tous les fils de la trame » E, 17. Et nous rĂ©unit » E, 11. C’est la mĂšre qui recoud le fil et le cordon qui la lie Ă  ses enfants Et nous voici recoususEt se referme la tramecomme une phraserenoue avec le message immĂ©morial E, 14. 16La morte crĂ©e du lien, fait lien vers ses enfants vivants, elle renoue avec ses enfants. Elle crĂ©e du lien et de la mĂ©moire Et nous voici liĂ©sPar le fil tĂ©nu de son destinPar le fil invisibleDe son histoire personnellePar le fil indicibleDes gĂ©nĂ©rationsPar le fil virtuelDe la prĂ©sence E, 15. 17La mĂšre a emportĂ© dans la mort l’amour de ses enfants et en Ă©change ses enfants ont gardĂ© son amour comme un viatique dans la vie. C’est peut-ĂȘtre pour cela que la mĂšre, qui est entre deux mondes, celui de la mort et celui de la vie, la mĂšre, qui est sur la frontiĂšre, est aussi la mĂšre qui rĂ©unit tous les contraires, elle fait le lien entre ce qui d’ordinaire s’exclut, car elle allie tout en elle Au faĂźte du malheurTu Ă©tais encore la plus forteAu comble de la douleurTu Ă©tais encore la plus sĂ»reAu bout de ton parcoursTu Ă©tais encore la plus prĂ©sente E, 11. 18Elle est le nƓud qui permet aux contraires de coexister Tu es premiĂšre et ultimeTu es jeune et mouranteTu es enchaĂźnĂ©e et libreTu es inconnue et familiĂšre E, 11. 19Elle incarne le paradoxe mystique Il faut te perdre pour te retrouverIl faut te retrouver pour te perdre » E, 19. 20Elle est ainsi la quintessence de tout, ce qui porte Ă  l’incandescence la beautĂ©, le bonheur, le secret, la mort, la force, le silence, la vĂ©ritĂ© Visage plus beau que le bonheur / Sur ton visage plus secret que la mort / Sur ton visage plus fort que le malheur / Plus vrai que le silence ». En elle se retrouve une SecrĂšte alchimie des contraires » E, 23, une sorte de tautologie de la vie et de la mort PrisonniĂšre et dĂ©livrĂ©e » E, 21, OĂč se fondaient les contraires » E, 22, Le corps et la disparition du corps / Le souffle et l’extinction du souffle / Le cri et le silence du cri » E, 23. 21La mĂšre est en effet le lieu d’une transformation qui amĂšne vers l’absolu. Elle est devenue celle qui est capable par une forme de tĂ©lĂ©pathie, ou par un regard vivant par delĂ  l’agonie et la mort, d’initier ses enfants au sens, au mystĂšre de la vie et de la mort et de leur laisser comme viatique un mot de silence et des phrases essentielles et intĂ©rieures comme les clefs nĂ©cessaires Ă  la poursuite de leur vie sans elle, ou diffĂ©remment accompagnĂ©s par elle nous dire sans un motque nous devions vivresans toi mais par toi E, 9 ; un cri ultimeune parole intĂ©rieuremais que nous avons dĂ©chiffrĂ©smieux que les priĂšresune langue intempestive et fugace qui a existĂ© le temps d’un regardle temps infini du regard E, 15. 22C’est par son visage qu’elle parle une langue inconnue Une langue de signes secrets / Et imprononçables » E, 15. 23Nous pouvons alors parler de mĂ©tamorphose, de rĂ©surrection de la mĂšre dans un temps hors du temps qui permet les retrouvailles et le retour sur ton visage retrouvĂ© » E, 15, regarde-nous retrouvĂ©s » E, 37. Ces retrouvailles avec les enfants par delĂ  les mondes et le temps, permettent l’épiphanie, le couronnement Ă  jamais E, 10 de la mĂšre dans des matiĂšres prĂ©cieuses et imputrescibles, l’or, le cristal. Le visage sur la couverture du livre devient alors celui de l’icĂŽne. Le visage est dĂ©sormais victorieux comme si la mĂšre avait traversĂ©, avait gagnĂ© sa derniĂšre bataille et elle est alors assimilĂ©e Ă  une Ă©toile, ce qui ramĂšne Ă  la fois Ă  la judĂ©itĂ© et Ă  l’éternitĂ©, Ă©ternitĂ© qui est passĂ©e d’abord par la poussiĂšre, le sang et la souffrance poussiĂšre d’étoile, poussiĂšre d’or » E, 38, poussiĂšre magique » E, 38, sang d’étoile » E, 21, Ă©toile de David », cette Ă©toile de fer plantĂ©e dans les veines de la mĂ©moire E, 38 voyage dĂ©sormais d’étoile en Ă©toile, par delĂ  la douleur d’une enfance et d’un peuple Sur l’enfance / Ton enfance au goĂ»t de pierre / Au goĂ»t de misĂšre partagĂ©e / Au cƓur de coquelicot arrachĂ© », pour finalement s’élever dans une ascĂšse alchimique tu avais trouvĂ© dans la glaise / de la condition terrestre / l’or de ton Ă©lĂ©vation » E, 10 et atteindre le Paradis Nous baignons un instant / Dans le Paradis / De ta main » E, 14. 24Enfin, et la boucle est bouclĂ©e, effaçant la mort, elle est celle qui donne la vie, celle qui donne naissance et Ă  qui, en retour, le fils donne naissance. AprĂšs avoir portĂ© ses enfants dans la vie, elle est portĂ©e par ses enfants dans la mort et ils redonnent vie Ă  la petite fille qu’elle fut. C’est pour cela qu’elle est plus Ă©veillĂ©e que tous, comme un enfant qui vient de naĂźtre et apporte le renouveau avec elle dans un regard d’émerveillĂ©e. Elle fait par son regard naĂźtre tout autour d’elle Elle Ă©tait plus Ă©veillĂ©e que nous tous » E, 7, Et nous avons ouvert les yeux / pour une nouvelle naissance » E, 7, regarde-nous / de tes yeux d’éveillĂ©e » E, 38, Et nous ouvrirons les yeux / Pour la premiĂšre fois E, 39 ». Le poĂšte, comme l’avait fait Yves Bonnefoy, donne naissance par le poĂšme Ă  sa propre mĂšre. 25Ces yeux d’éveillĂ©e permettent un nouvel enfantement pour une autre vie, d’enfanter et d’ĂȘtre enfantĂ©e par ses propres enfants Et toi tu nous enfantais / pour une autre vie » E, 10, Nous sommes morts en toi / Pour que tu sois vivante en nous » E, 11, Et nous voici revenus / Au monde, et nous voici nĂ©s / Au monde Ă  nouveau » E, 14. Le poĂšte voudrait devenir le pĂšre de sa mĂšre et, aprĂšs un premier Ă©chec, il y parvient Je n’ai pas su devenir un pĂšre pour toi » E, 16, MĂšre vivante / Tu es pour toujours l’enfant de tes enfants » E, 17. Car la nativitĂ© est ronde et cyclique comme l’éternel retour de la vie Ronde nativitĂ© de ton cƓur » E, 22, Nous avons trouvĂ© la vie » E, 23, et les fils ont pu aussi naĂźtre de la mort de la mĂšre NaĂźtre de ta mort » E, 31, naissance Ă  la fois spirituelle et profondĂ©ment charnelle, Annonciation d’une NativitĂ© particuliĂšre et versets de cette annonciation Ton ventre de femmeTon ventre de pomme et de framboiseTon ventre premier et ultimeJeune et mourant E, 35 Ton ventre blessĂ©Ton ventre ensanglantĂ©Nous enfante Ă  nouveauNous enfante pour une autre vieNous enfante pour un voyage E, 35 Nous sommes nĂ©s de toiPour que tu renaisses en mĂšre, ma petite enfant ! E, 37 C’est comme si je te portaisEn moi E, 37
Celuiqui aime a dĂ©jĂ  franchi la mort S 89 (aucun de nos gestes, mĂȘme parmi les plus humbles et les plus effacĂ©s, n’est vain aux yeux du Seigneur) Heureux les hommes au coeur de chair W 100 (ces hommes au coeur de chair, ce sont les saints ce sont nos dĂ©funts, c’est nous-mĂȘmes qui, chaque jour, essayons de rĂ©pondre Ă  l’appel des Je suis absolument scandalisĂ©e. A aucun moment il n’a priĂ©, ni reconnu l’incroyable agonie traversĂ©e par notre pays en ce moment mĂȘme, particuliĂšrement pour les gens de couleur. Le diocĂšse de Washington se dĂ©solidarise entiĂšrement de ses paroles incendiaires ».Donald Trump a beau avoir franchi le mur de l’indĂ©cence depuis un long moment, il a rĂ©ussi une premiĂšre lundi se mettre Ă  dos l’évĂȘque du diocĂšse Ă©piscopal de la capitale fĂ©dĂ©rale, responsable de l’Église de Saint John, situĂ©e de l’autre cĂŽtĂ© de Lafayette Square, Ă  quelques encablures de la guerre contre les terroristes intĂ©rieurs »Mariann Edgar Budde n’a pas digĂ©rĂ© que le 45e prĂ©sident amĂ©ricain, sans doute celui qui a le moins fait semblant d’aimer les messes durant son mandat, fasse les gros yeux Ă  l’AmĂ©rique une bible Ă  la main aprĂšs avoir fait place nette au gaz lacrymo. Plus habituĂ© au format Playboy, dont il Ă©tait un grand fan, Trump semble d’ailleurs ne pas savoir trop savoir comment s’y prendre avec le petit livre. Mais l’hĂ©sitation est vite balayĂ©e par les intonations guerriĂšres Ă  venir. Pour sa premiĂšre prise de parole officielle depuis le dĂ©but des manifestations qui ont suivi la mort de Georges Floyd, le prĂ©sident de la premiĂšre puissance mondiale a dĂ©cidĂ© de partir en croisade. L’hommage Ă  la victime ? ExpĂ©diĂ© en trois phrases, pour mieux se concentrer sur les Ă©meutiers, ces terroristes intĂ©rieurs », Ă  qui il promet la potence ou presque. Les gouverneurs, enguirlandĂ©s un peu plus tĂŽt par tĂ©lĂ©phone [ Si vous ne les dominez pas, vous passerez pour une bande de cons »], en prennent aussi pour leur grade. Je suis prĂȘt Ă  dĂ©ployer l’armĂ©e amĂ©ricaine si une ville ou un Etat refusent de prendre les dispositions nĂ©cessaires pour protĂ©ger leurs concitoyens ».Dans les pas de NixonSept minutes dans le plus pur style nixonien, le thĂ©oricien rĂ©publicain de la doctrine de la loi et l’ordre » contre la chienlit » des Ă©meutes raciales de 1967 et 1968, le verbe trumpien en plus. Nixon, qui n’a pas toujours respectĂ© les rĂšgles, est un enfant de chƓur Ă  cĂŽtĂ© de Trump, prĂ©cise Romain Huret, historien des Etats-Unis et directeur d’études Ă  l’EHESS. A l’époque, Il n’y avait pas une polarisation si extrĂȘme dans la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine. LĂ , mĂȘme si la menace de brandir l’Insurecction Act [qui autorise l’armĂ©e Ă  intervenir sur le territoire national] est virtuelle, puisque les gouverneurs n’en veulent pas, et que la situation semble se calmer un peu, on a l’impression que Trump repousse toutes les normes de l’acceptable dans une dĂ©mocratie ».Le milliardaire rĂ©publicain est-il en train de ficher en l’air toutes ses chances d’ĂȘtre réélu en novembre aprĂšs avoir dĂ©jĂ  donnĂ© une piĂštre image dans la gestion du Covid-19 ? Cela ressemble Ă  une conjecture raisonnable, mais la comparaison avec Nixon, on y revient, oblige Ă  quelques nuances. Alors que l’AmĂ©rique Ă©tait secouĂ©e par des contestations de toutes parts, notamment celle de la population afro-amĂ©ricaine, c’est en jouant les gros durs que le serial loser des sixties avait dĂ©boulonnĂ© les dĂ©mocrates du pouvoir. On tente le parallĂšle avec Jean-Eric Branaa, maĂźtre de confĂ©rences Ă  Paris II Assas et auteur de Et s’il gagnait encore ? Ed. VA Press. A la diffĂ©rence de Nixon, qui n’avait pas Ă  se justifier de la rĂ©pression des manifestations puisqu’il Ă©tait dans l’opposition, Trump est dĂ©jĂ  au pouvoir. Mais comme Nixon, et encore plus comme Wallace Ă  l’époque, dont il partage les maniĂšres, il se comporte comme celui qui veut renverser la table. En faisant le choix de ne parler que des Ă©meutes et pas de l’écrasante majoritĂ© des manifestations pacifistes qui montrent qu’on est loin de l’insurrection, il fait le pari d’amener la fameuse majoritĂ© silencieuse apeurĂ©e Ă  voter pour lui. Parce qu’en ce qui concerne sa base, il n’a rien Ă  craindre. »Soit 45 % d’AmĂ©ricains qui le suivront jusqu’à l’extrĂȘme limite, voire au-delĂ , mĂȘme si leur champion devait se mettre Ă  tirer sur la foule au milieu de la cinquiĂšme avenue », en avait d’ailleurs plaisantĂ© l’intĂ©ressĂ© pendant la campagne de 2016, abasourdi lui-mĂȘme de bĂ©nĂ©ficier d’une telle indulgence malgrĂ© les dĂ©rapages en escadrille. Quatre ans plus tard, Trump a choisi de flatter les plus bas instincts de ses compatriotes effrayĂ©s par les pillages chez Macys sur la mĂȘme cinquiĂšme avenue, la plus riche du pays. Du sort de la communautĂ© noire, il n’en parle guĂšre depuis son arrivĂ©e au pouvoir, puisque cela ne lui rapporterait de toute façon pas grand-chose dans les urnes. Lors de la derniĂšre Ă©lection, 92 % des Afro-AmĂ©ricains avaient choisi Hillary Afro-AmĂ©ricains beaucoup plus touchĂ©s par la pandĂ©miePourtant, la pandĂ©mie de coronavirus, aux effets toujours ravageurs outre-Atlantique, a une fois de plus soulignĂ© la fracture raciale bĂ©ante aux Etats-Unis. La communautĂ© afro-amĂ©ricaine paye un lourd tribut Ă  la maladie parce qu’elle prĂ©sente des facteurs de comorbiditĂ© plus importants que le reste de la population, notamment l’obĂ©sitĂ©, avance Romain Huret. Et ce sont les mĂȘmes qui subissent les consĂ©quences Ă©conomiques, avec l’explosion du chĂŽmage et la disparition de tout le secteur de l’économie informelle ». Les statistiques montrent qu’on a 2,5 fois plus de chances de mourir du Covid-19 quand on est issu de la minoritĂ© afro-amĂ©ricaine, alors qu’un article du New York Times rĂ©vĂšle que dĂ©sormais, moins d’un homme noir adulte sur deux dispose d’un travail et de la couverture mĂ©dicale qui va avec. Entre 1968 et 2020, on est quelque part dans une continuitĂ©, car le problĂšme racial des Etats-Unis est Ă  l’origine mĂȘme de cette Nation, complĂšte Jean-Eric Branaa, Dans les annĂ©es 1960, c’était la grande bataille pour les droits civiques, qui a Ă©tĂ© remportĂ©e. Mais l’autre combat, celui de l’égalitĂ©, de la lĂ©gitimitĂ©, est loin d’ĂȘtre gagnĂ©. La crise sanitaire l’a montrĂ©. Et en plus de ça vient la mort de Floyd, oĂč encore une fois, les Noirs amĂ©ricains savent qu’il ne se passera rien et que les policiers s’en sortiront, comme tant d’autres avant eux. La colĂšre est remontĂ©e Ă  son plus haut niveau, et elle n’est pas prĂšs de s’éteindre ».CritiquĂ© pour son confinement bien discret et la tiĂ©deur de sa campagne so far, Joe Biden, le candidat dĂ©mocrate Ă  la Maison-Blanche, en a profitĂ© pour sortir du bois avec des mots forts. En fin de semaine derniĂšre, l’ancien vice-prĂ©sident avait dĂ©jĂ  Ă©voquĂ© le pĂ©chĂ© originel de ce pays », l’esclavage, qui entache toujours notre Nation aujourd’hui, une plaie ouverte dont aucun de nous ne peut se dĂ©tourner ». Mardi, pour sa premiĂšre apparition publique post-virus Ă  Philadelphie, celui que Trump aime Ă  surnommer Sleepy Joe », Joe l’endormi, s’est rĂ©vĂ©lĂ© Ă  lui-mĂȘme selon une partie de la presse amĂ©ricaine dans un discours presidency is a big job. Nobody will get everything right. I won’t I promise you this I won’t traffic in fear and division or fan the flames of hate. I will seek to heal the racial wounds that have long plagued this country — not use them for political gain. Joe Biden JoeBiden June 2, 2020 Nous sommes en droit de penser que le prĂ©sident est plus prĂ©occupĂ© par le pouvoir que par les principes. Qu’il est plus intĂ©ressĂ© par servir les passions de sa base que les besoins de ceux dont il est censĂ© s’occuper. La prĂ©sidence est un sacrĂ© job. Personne ne fera jamais un sans-faute et ce ne sera pas mon cas non plus. Mais je vous promets une chose je ne pratiquerai pas la peur et la division. Je n’attiserai pas les flammes de la haine. Je m’efforcerai de soigner les blessures raciales qui sont depuis longtemps la plaie de ce pays, pas d’en jouer pour servir mes intĂ©rĂȘts politiques. Le moment est venu pour notre pays de s’attaquer au racisme institutionnel. »Biden brise la glaceUne promesse que d’autres ont faite avant lui, sans jamais y parvenir. Mais une promesse qui engage Biden pour de bon. Maintenant, il est obligĂ© d’agir, de donner Ă  l’AmĂ©rique un projet de sociĂ©tĂ© postracial pour l’avenir, professe l’historien de Paris II. S’il ne le fait pas, la jeunesse amĂ©ricaine qui a votĂ© Bernie Sanders aux primaires et qui manifeste aujourd’hui ne se rendra pas aux urnes, et il perdra ». Mobiliser toutes les catĂ©gories d’électeurs supposĂ©es le soutenir sera le grand enjeu de novembre, confirme son collĂšgue de l’EHESS. Ce n’est pas si facile pour Biden, car Trump n’attend qu’un faux pas pour le pousser du cĂŽtĂ© des gens qui cassent des vitrines Ă  Manhattan. Je me garderais bien de faire un pronostic sur l’élection, mais beaucoup d’AmĂ©ricains se rendent compte que c’est en train de dĂ©raper et qu’un point de non-retour a Ă©tĂ© atteint sous la prĂ©sidence actuelle dans une dĂ©mocratie comme les Etats-Unis. La gestion erratique de la pandĂ©mie, l’absence de considĂ©ration pour la vie humaine de cette administration, il y a un sentiment qui monte pour dire qu’on est allĂ© trop loin ».Cela n’effraie pas Donald Trump, retournĂ© Ă  son usage maladif de Twitter pour expliquer sans trembler du menton mardi soir qu’aucun prĂ©sident amĂ©ricain n’avait fait autant pour la communautĂ© afro-amĂ©ricaine depuis Abraham Lincoln ». Le maverick de Washington, qui aime dĂ©cidĂ©ment se vanter d’ĂȘtre le premier en tout, pourrait prochainement faire tomber un record qu’on pensait intouchable. Le sommet tant redoutĂ© des 24,5 % de chĂŽmeurs comptabilisĂ© aprĂšs la crise de 1929. Comment voulez-vous aller Ă  une Ă©lection avec un chiffre pareil, aprĂšs avoir expliquĂ© que vous aviez la meilleure Ă©conomie du monde trois mois plus tĂŽt ? », s’interroge Jean-Eric Branaa. On lui fait confiance pour trouver quand mĂȘme. Écoutezdes chansons intĂ©grales de Celui qui aime a dĂ©jĂ  franchi la mort de Various Artists sur votre tĂ©lĂ©phone, ordinateur et systĂšme audio personnel avec Napster. Extrait de l'album « Musiques et chants pour les funĂ©railles » de Ensemble Vocal de la maison des Etudiants Catholiques de Lyon sur Napster Le deal Ă  ne pas rater Cartes PokĂ©mon oĂč commander le coffret PokĂ©mon Go Collection ... € Voir le deal Le Deal du moment Cartes PokĂ©mon Japon le display ... Voir le deal DOCTEUR ANGÉLIQUE FORUM CATHOLIQUE ThĂ©ologie catholique ╬ 3 participantsAuteurMessageArnaud Dumouch Messages 91707Inscription 19/05/2005Sujet Pourquoi la Vierge Marie est-elle morte ? 6/5/2011, 2258 Pourquoi la Vierge Marie est-elle morte alors que, immaculĂ©e Conception, elle ne devait pas mourir ? C'est l'opinion de Jean-Paul II. Sa mort ne fut pas une simple dormition.Cette chanson de Nolween Leroy me semble en donner l'explication elle est morte de l'Ascension du Christ qui, pendant 12 ans, se cacha Ă  elle pour ne plus venir que dans le silence de l' mort de Marie Conte d'Arnaud DumouchEn version Audio Ă©dition par Arnaud Dumouch le 6/5/2011, 2321, Ă©ditĂ© 2 fois Arnaud Dumouch Messages 91707Inscription 19/05/2005Sujet Re Pourquoi la Vierge Marie est-elle morte ? 6/5/2011, 2305 La mort de Marie Conte d'Arnaud Dumouch Le secret de Jean À compter du jour oĂč JĂ©sus est montĂ© au Ciel, aprĂšs sa rĂ©surrection, j’ai vu Marie dĂ©cliner peu Ă  peu. Elle devenait diaphane Ă  mesure que la vie s’échappait d’ m’a demandĂ© de cĂ©lĂ©brer pour elle l’eucharistie. Je l’ai fait chaque jour. Mais elle n’en a pas Ă©tĂ© la fin de sa vie, nous Ă©tions retirĂ©s Ă  ÉphĂšse. J’avais amĂ©nagĂ© dans sa maison une sainte Arche pour qu’elle ne soit jamais sĂ©parĂ©e de la PrĂ©sence de son Fils, sous la forme du pain et du jour, elle m’a dit Je vais mourir, je crois. J’aimais tant l’aimer... »- Mais, mĂšre, il est lĂ , dans l’ Oui, mon fils, mais je ne peux pas. J’aimais trop l’aimer, je crois. Mon cƓur et mon corps souffrent trop. Nos Ăąmes, nos vies enlacĂ©es
 »- Il ne vous a pas Oui, il ne m’a pas abandonnĂ©e
 C’est malgrĂ© moi
 J’entends des chants anciens, des chƓurs Ă  deux. Et aprĂšs je pleure. » Marie est vraiment morte[1]. Je l’ai trouvĂ©e un matin, endormie dans sa chambre. Elle Ă©tait prĂšs du calice qu’elle tenait contre elle. Je crois qu’elle n’a pas survĂ©cu Ă  l’absence de celui qui Ă©tait prĂ©sent auprĂšs d’elle. Elle a Ă©tĂ© usĂ©e, je crois, par le mystĂšre de l’eucharistie. JĂ©sus y Ă©tait trop silencieux. » Le secret du ChĂ©rubin Je suis le chĂ©rubin chargĂ© de veiller sur le paradis terrestre GenĂšse 3, 24. C’est moi qui empĂȘche l’homme d’approcher de l’arbre de vie, afin qu’il ne vive pas toujours sur cette terre. Mais il y avait une exception, sur ordre de Dieu. Une fillette virginale, Marie, Ă©tait chaque jour nourrie des fruits de cet arbre, directement par Dieu, par grĂące. Si bien qu’aprĂšs environ soixante annĂ©es passĂ©es sur la terre, elle Ă©tait comme une jeune fille, de l’avis de tous ceux qui la voyaient[2]. Contemplant Marie, je pensais qu’elle devait rester sur terre physiquement jusqu’à la fin du monde pour accompagner l’Église avec l’eucharistie. Et pourtant elle est morte, douze ans aprĂšs JĂ©sus. Celle-lĂ  devait vraiment aimer beaucoup et beaucoup souffrir pour mourir alors qu’elle Ă©tait immortelle. » Le secret de JĂ©sus Marie, elle est pour la TrinitĂ© le jardin le plus prĂ©cieux de la crĂ©ation. À chaque seconde de sa vie elle a Ă©tĂ© façonnĂ©e, et jamais on ne verra crĂ©ature plus petite, plus humble, plus existe cependant un secret bien scellĂ©. Il le sera jusqu’à la fin du monde. Il n’y aura jamais de dogme sur ce point. Chacun verra ce fait un jour, mais uniquement de l’autre cĂŽtĂ© de cette voici Le jour de ma rĂ©surrection et les jours qui ont suivi, Marie ne m’a pas vu jour de mon ascension, elle Ă©tait lĂ . Mes ApĂŽtres m’ont vu dans toute ma gloire, et elle seule parmi eux, ne m’a pas jour de la PentecĂŽte, une flamme a surmontĂ© son visage, mais elle n’a rien senti. Son esprit a Ă©tĂ© dans la nuit, qui ne l’a pas n’a pas Ă©mis une plainte, une protestation, se sachant indigne... Il fallait qu'elle passe par cette derniĂšre Ă©preuve. Si le grain de blĂ© ne meurt pas Ă  tous ses dĂ©sirs, il reste seul. Et le trĂ©sor de Marie, c'Ă©tait moi ...Pour voir Dieu face Ă  face, il faut avoir tout perdu. C'est le mystĂšre de la TrinitĂ©. Dieu ne peut se changer. Et, pas Ă  pas, dans cette nuit, Marie a commencĂ© Ă  accompagner mon Église naissante, rapportant tous mes commandements, racontant Ă  Luc mon enfance, Ă  Jean les secrets les plus profonds. Elle Ă©tait prĂȘte Ă  rester 1000 ans sur terre pour me plaire, s’il l’avait fallu. » Se sachant indigne » ! VoilĂ  pourquoi mon PĂšre l’aime, Marie, la plus sainte des femmes, elle qui n’a jamais pĂ©chĂ© 
 L’ange de la mortJe suis l’ange gardien de Marie. À l’heure de sa mort, j’étais lĂ . C’est moi qui Ă©tais aussi prĂ©sent Ă  l’agonie de GethsĂ©mani, pour son Fils, Dieu fait Homme. Marie n’a pas dĂ©sobĂ©i en mourant avant que son Fils ne vienne la chercher. C’est son Ăąme qui, brisĂ©e dans son trĂ©fonds, n’a pu maintenir plus longtemps son emprise sur ce corps. Son cƓur avait trop existe dans la Bible un cantique qui ne parle que du secret de cette nuit-lĂ  3, 1 Sur ma couche, la nuit, j'ai cherchĂ© celui que mon cƓur aime. Je l'ai cherchĂ©, mais ne l'ai pas trouvĂ© ! Je me lĂšverai donc, et parcourrai la ville. Dans les rues et sur les places, je chercherai celui que mon cƓur aime. Je l'ai cherchĂ©, mais ne l'ai pas trouvĂ© ! »Marie s’est juste levĂ©e avec trop d’effort, et son corps n’a pas suivi son Ăąme. Son Ăąme s’est mise Ă  chercher partout sur cette terre. Lorsqu’elle m’a rencontrĂ©, moi le gardien de la vie, elle m’a dit Cantique 3, 3 Avez-vous vu celui que mon cƓur aime? »Je lui ai dit Cantique 1, 8 Si tu ignores oĂč il se trouve, ĂŽ la plus belle des femmes, suis les traces du troupeau, et mĂšne paĂźtre tes chevreaux prĂšs de la demeure des bergers. »Par cette phrase, je lui indiquais de prendre le chemin de tous les hommes Ă  l’heure de leur mort. Marie est donc passĂ©e par le chemin que tous suivent. Elle a dĂ» rester quelques jours sur terre. Elle est retournĂ©e sur les lieux de l’Évangile. Au Golgotha, tout Ă©tait comme au fameux Jour, ce jour oĂč son Ăąme avait Ă©tĂ© transpercĂ©e
 Elle a visitĂ© chacun des ApĂŽtres, chacun des anciens, chacun des fidĂšles, lĂ  oĂč ils Ă©taient. Pour chacun, elle avait un mot, une caresse. C’est ainsi que Thomas l'ApĂŽtre, mystĂ©rieusement prĂ©venu de sa mort par un songe, s’est mis rapidement en marche du lieu oĂč il Ă©tait vers ÉphĂšse. Il voulait la voir une derniĂšre fois. Elle l’avait tant soutenu dans ses doutes !Le troisiĂšme jour, je suis venu vers elle. Elle rĂ©pandait tant de simple tendresse auprĂšs de ceux qu’elle visitait de son Ăąme, que je ne me lassais pas d’un tel spectacle. Je me suis dis que j’étais heureux d’avoir choisi Dieu au jour de ma crĂ©ation. Quelle Reine il me donnait !À mon invite, Marie a franchi le seuil qui ouvre sur l’autre monde. Et, comme tous, elle a dĂ», avant toute chose, croiser le chemin de l’Ange de Marie connaissait la nĂ©cessitĂ© de cette derniĂšre Ă©preuve. Elle en avait averti elle-mĂȘme saint Paul, qui en avait averti tous les chrĂ©tiens 2 Thessaloniciens 2, 1 Nous vous le demandons, frĂšres, Ă  propos de la Parousie de notre Seigneur JĂ©sus Christ et de notre rassemblement auprĂšs de lui, ne vous laissez pas trop vite mettre hors de sens ni alarmer par des manifestations de l'Esprit, des paroles ou des lettres donnĂ©es comme venant de nous, et qui vous feraient penser que le jour du Seigneur est dĂ©jĂ  lĂ . Que personne ne vous abuse d'aucune maniĂšre. Auparavant doit venir l'apostasie et se rĂ©vĂ©ler l'Homme impie, l'Être perdu, l'Adversaire, celui qui s'Ă©lĂšve au-dessus de tout ce qui porte le nom de Dieu ou reçoit un culte, allant jusqu'Ă  s'asseoir en personne dans le sanctuaire de Dieu, se produisant lui-mĂȘme comme Dieu. » Moi, Je suis Lucifer Moi, je suis Lucifer. J’étais donc lĂ , pour elle seule, sĂ»r de moi plus que jamais, ayant aiguisĂ© mes armes dĂ©cisives pour l’entraĂźner Ă  jamais loin de Dieu. Puisqu’elle avait rĂ©sistĂ© Ă  la rĂ©volte au jour de la Croix, c’est par la dĂ©sespĂ©rance que je me prĂ©parais Ă  attaquer cette femme, sachant qu’il n’y a pas beaucoup de distance entre l’humilitĂ© et le dĂ©sespoir. Mais, un certain doute subsistait il existe un tel chemin entre le dĂ©sespoir ce sentiment de dĂ©finitive perte et la dĂ©sespĂ©rance comme pĂ©chĂ© contre l’Esprit cette volontĂ©, libre, consciente, choisie de dĂ©finitive perte... J’ai donc pris la parole en regardant Marie droit dans les yeux Je suis Lucifer. Je suis l’ange de la vĂ©ritĂ©, celui qui discerne les intentions du cƓur. Et j’ai vu aujourd’hui une chose inĂ©dite, une chose qu’on ne voit pas chez les amis de Dieu. J’ai cherchĂ© un exemple dans les Écritures. Il n’y en a pas. A-t-on jamais vu un serviteur de Dieu devancer l’heure de sa mort ? Est-il permis de franchir les portes de la mort sans y ĂȘtre invitĂ© ? »Marie se tenait lĂ , debout devant moi. Elle contemplait face Ă  face cette vĂ©ritĂ© que je lui assĂ©nais. Elle ne nia pas. Elle ne se dĂ©fendit pas. Elle ne se justifia elle murmura, dans la direction invisible de son Dieu qu’elle attendait et qu’elle ne voyait toujours pas Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir. Mais dis seulement une parole et je serai guĂ©rie. » Ce fut tout. Et je me dois de tĂ©moigner pour Marie, une seule fois, bien qu’il m’en coĂ»te Cette crĂ©ature est dĂ©cidĂ©ment trop puissante elle transforme en humilitĂ© jusqu’à l’amour extrĂȘme ! Je suis JĂ©sus Marie m’a en quelque sorte forcĂ© Ă  revenir pour elle. Comme Joseph l’Égyptien vis-Ă -vis de ses frĂšres GenĂšse 45, 1, je me tenais jusqu’ici dans l’obscuritĂ©, cachĂ©, mĂ©connaissable. Et je brĂ»lais de dĂ©chirer pour elle les voiles de cette eucharistie oĂč je me dissimulais. J’attendais cependant, voulant la conduire plus loin encore sur ce chemin. Mais, lors de sa rencontre avec Lucifer, au spectacle de son Ăąme, de tant d’amour humble, je n’ai pu me contenir devant tous les gens de ma suite et je me suis Ă©criĂ©, dĂ©chirant le ciel Je suis JĂ©sus ». Et personne ne put comprendre l’intensitĂ© de ce qui se passa pendant que je me faisais reconnaĂźtre de Marie. Et je pleurais tout haut, et tout le Ciel entendit, et la nouvelle parvint jusqu’au palais de la TrinitĂ©. Et la TrinitĂ© ne put attendre plus longtemps. Sur son ordre, on cassa pour Marie toutes les rĂšgles. Les anges furent brusquĂ©s. Par leur action immĂ©diate, le prĂ©cieux corps de Marie fut littĂ©ralement Ă©vaporĂ© de la planĂšte Terre Ă  travers la tombe que Jean venait de fermer. Il rejoignit son Ăąme sans plus attendre. Car ce jour-lĂ , la TrinitĂ© voulut habiter toute entiĂšre et face Ă  face en Marie, et visiter sans obstacle ce jardin secret, dans sa plĂ©nitude, corps et entendit juste deux phrases, comme une colombe au creux du rocher, dites par la TrinitĂ© Je t’attendais. Je dĂ©sirais tant t’aimer. » Le secret de Thomas, ApĂŽtreJ’ai mis quatre jours pour rejoindre ÉphĂšse. J’avais Ă©tĂ© averti en songe de la mort de Marie. Je voulais la voir, la remercier une derniĂšre fois. Lorsque je suis arrivĂ©, elle Ă©tait dĂ©jĂ  en terre et les ApĂŽtres, qui avaient tous Ă©tĂ© avertis comme moi en songe par Marie elle-mĂȘme, me racontĂšrent sa mort, son corps vĂȘtu d’une robe blanche, son enterrement, et la joie de tous, Ă  cause de la certitude de sa joie Ă  elle Elle est avec son Dieu. Elle n’attendait que cela. »Mais je les suppliai tant et tant, je leur fis tellement de priĂšres, voulant voir une derniĂšre fois son visage, qu’ils acceptĂšrent de rouvrir pour moi sa tombe. Elle Ă©tait enterrĂ©e selon la coutume romaine, dans un sarcophage de calcaire et dans le ouvrit le sarcophage, il Ă©tait vide. La robe Ă©tait lĂ , comme affaissĂ©e, et les fleurs intactes. Mais le corps de Marie avait disparu. J’ai vu cela de mes yeux. Et cette fois, j’ai cru. Je crois que Marie est au Ciel, avec son corps, dans la vision de Dieu. Et je crois qu’elle ne cesse de nous visiter, un Ă  un, sur terre et dans tous les purgatoires que nous traversons, comme au jour de sa mort, mais dans l’intĂ©gritĂ© de son Ă©dition par Arnaud Dumouch le 6/5/2011, 2321, Ă©ditĂ© 3 fois Arnaud Dumouch Messages 91707Inscription 19/05/2005Sujet Re Pourquoi la Vierge Marie est-elle morte ? 6/5/2011, 2309 EXPLICATION THÉOLOGIQUE DE CE SURPRENANT CONTE"Nul ne peut voir Dieu sans mourir". Cette phrase indique la nĂ©cessitĂ© de mourir Ă  tout ce qui est un dĂ©sir profond, mĂȘme lĂ©gitime et noble, "pour voir Dieu".J'essaye d'expliquer pourquoi c'est le sommet de la mystique La cause de cela vient de la est, par essence, don absolu. Le PĂšre, dit saint Thomas, n'est que relation subsistante il n'existe qu'en relation avec le fils. Cela peut paraĂźtre trĂšs thĂ©orique. En fait cela signifie que la TrinitĂ© ne vit que dans une perpĂ©tuelle "mort Ă  soi-mĂȘme" qui donne ce qu'on signifie habituellement et de maniĂšre maladroite car le mot ne va pas par l'HUMILITÉ en Dieu. Si Dieu est comme cela, la consĂ©quence immĂ©diate, c'est qu'il ne PEUT ÊTRE COMPRIS donc vu que par des gens qui sont comme cela. Et Dieu ne peut pas faire autrement. Le moindre retours sur soi, le moindre dĂ©sir individuel mĂȘme lĂ©gitime, mĂȘme liĂ© Ă  la charitĂ© la plus sublime et on ne peut voir Dieu. Alors, pour prĂ©parer Ă  tout homme un tel coeur puisque c'est indispensable, Dieu procĂšde de la maniĂšre suivante il retire tĂŽt ou tard Ă  TOUTE PERSONNE ce qui constitue son Pour purifier l'avare, c'est facile Dieu lui retire sa cassette d'or. C'est pour lui une vraie nuit de l'esprit, trĂšs efficace pour le disposer au salut c'est la croix du mauvais larron.- Pour purifier sainte ThĂ©rĂšse de l'Enfant JĂ©sus dont le trĂ©sor est le Christ, Dieu lui retire le Christ d'oĂč sa terrible nuit de l'esprit jusqu'Ă  sa mort._________________Arnaud InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Pourquoi la Vierge Marie est-elle morte ? 7/5/2011, 1041 J'aime cette explication thĂ©ologique titeyo Messages 209Inscription 07/02/2010Sujet Re Pourquoi la Vierge Marie est-elle morte ? 12/5/2011, 2308 Merci Arnaud Mister be Messages 17200Inscription 11/02/2011Sujet Re Pourquoi la Vierge Marie est-elle morte ? 27/5/2011, 1703 Heureux les coeurs purs car ils verront Dieu.Mt 5,8_________________Marcher selon l'Esprit de la lettre,c'est suivre un Judaisme sans messie ou un Christianisme sans racine?Moi j'ai choisi Juif pour les racines messianique pour son messie! InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Pourquoi la Vierge Marie est-elle morte ? 27/5/2011, 1724 Contenu sponsorisĂ©Sujet Re Pourquoi la Vierge Marie est-elle morte ? Pourquoi la Vierge Marie est-elle morte ? Page 1 sur 1 Sujets similaires» La Vierge Marie est elle morte ou s'est-elle juste endormie ? » Pourquoi Marie est-elle restĂ©e vierge?» Marie est-elle morte ou non, non de non ! ?» La dĂ©votion Ă  la Vierge Marie est-elle biblique» Marie fut-elle vierge malgrĂ© son accouchement ?Permission de ce forumVous ne pouvez pas rĂ©pondre aux sujets dans ce forumDOCTEUR ANGÉLIQUE FORUM CATHOLIQUE ThĂ©ologie catholique ╬Sauter vers MourirĂ  la guerre ou mourir dans un monastĂšre, la mort c’est la mort. Il faut donc se tourner vers ceux qui meurent doucement pour saisir dans le regard de leurs yeux et la tendresse de leur visage que, pour tous, il n’existe qu’un seul acte de mourir, qu’un seul passage, qu’une seule frontiĂšre et qu’un seul aprĂšs. LECTURES, PRIÈRES ET CHANTS POUR UN ENTERREMENT ObsĂšques Lectures Lectures bibliques Lectures non bibliques ObsĂšques PriĂšres PriĂšres universelles PriĂšres pour les obsĂšques PriĂšre obsĂšques d'un enfant ObsĂšques TĂ©moignages, discours TĂ©moignage pour la mort d'un proche HomĂ©lies ou discours pour les funĂ©railles ObsĂšques Chants et musique Chants pour les obsĂšques Musique de "requiem" Musique profane Liens CĂ©rĂ©monie des obsĂšques Images et vidĂ©os sur les obsĂšques Livret des obsĂšques Mort de sƓur Emmanuelle CĂ©rĂ©monie orthodoxe des obsĂšques PriĂšre jour des dĂ©funts PriĂšres pour les malades Sacrement des malades Sommaire prĂ©paration obsĂšques Sommaire obsĂšques Sommaire gĂ©nĂ©ral LECTURES POUR LES OBSEQUES 1. Lectures bibliques pour les obsĂšques Il y a un grand choix de textes. Voici quelques textes qui sont souvent utilisĂ©s. Saint Paul ApĂŽtre aux Thessaloniciens 1Thess 4,13-18 FrĂšres, nous ne voulons pas vous laisser dans l'ignorance au sujet de ceux qui se sont endormis dans la mort ; il ne faut pas que vous soyez abattus comme les autres, qui n'ont pas d'espĂ©rance. JĂ©sus, nous le croyons, est mort et ressuscitĂ© ; de mĂȘme, nous le croyons, ceux qui se sont endormis, Dieu, Ă  cause de JĂ©sus, les emmĂšnera avec son Fils. Ainsi, nous serons pour toujours avec le Seigneur. Retenez ce que je viens de dire, et rĂ©confortez-vous les uns les autres. Psaume 4 R/ Garde mon Ăąme dans la paix, prĂšs de toi, Seigneur. Quand je crie, rĂ©ponds-moi, Dieu, ma justice ! Toi qui me libĂšres dans la dĂ©tresse, pitiĂ© pour moi, Ă©coute ma priĂšre ! Beaucoup demandent Qui nous fera voir le bonheur ? Sur nous, Seigneur, que s'illumine ton visage ! Dans la paix moi aussi, je me couche et je dors, car tu me donnes d'habiter, Seigneur, seul, dans la confiance; Évangile de JĂ©sus Christ selon saint Jean Jean, 14, 1-6 À l'heure oĂč JĂ©sus passait de ce monde Ă  son PĂšre, il disait Ă  ses disciples " Ne soyez donc pas bouleversĂ©s vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans la maison de mon PĂšre, beaucoup peuvent trouver leur demeure ; sinon, est-ce que je vous aurais dit "Je pars vous prĂ©parer une place ?" Quand je serai allĂ© vous la prĂ©parer, je reviendrai vous prendre avec moi ; et lĂ  oĂč je suis, vous y serez aussi. Pour aller oĂč je m'en vais, vous savez le chemin." Thomas lui dit " Seigneur, nous ne savons mĂȘme pas oĂč tu vas ; comment pourrions-nous savoir le chemin ? JĂ©sus lui rĂ©pond " Moi, je suis le Chemin, la VĂ©ritĂ© et la Vie ; personne ne va vers le PĂšre sans passer par moi. Sommaire prĂ©paration obsĂšques Sommaire obsĂšques Sommaire gĂ©nĂ©ral 2. Lectures d' Ă©crits non bibliques Lecture de textes non biblique -Textes profanes pour la cĂ©lĂ©bration. Les lectures d'Ă©crits non bibliques ne remplacent pas les lectures de la Bible. On peut les lire en plus C'est qui, Grand - MĂšre Des traces sur le sable PĂšre, entre tes mains, je remets ma vie Textes pour des temps de deuil et de mort PriĂšre indienne PoĂšme pour un enterrement Les pleurs ajoutent un charme au visage, Comme le fleuve au paysage ; L'orage rajeunit les fleurs. Charles Baudelaire copier PoĂšme pour un enterrement POUR UN NOUVEAU VOYAGE Quelqu'un meurt, Et c'est comme des pas Qui s'arrĂȘtent. Mais si c'Ă©tait un dĂ©part Pour un nouveau voyage... Quelqu'un meurt, Et c'est comme une porte Qui claque. Mais si c'Ă©tait un passage S'ouvrant sur d'autres paysages... Quelqu'un meurt, Et c'est comme un arbre Qui tombe. Mais si c'Ă©tait une graine Germant dans une terre nouvelle... Quelqu'un meurt, Et c'est comme un silence Qui hurle. Mais s'il nous aidait Ă  entendre La fragile musique de la vie... BenoĂźt MARCHON UN GRAND AMOUR M' ATTEND Ce qui se passera de l'autre cĂŽtĂ© quand tout pour moi aura basculĂ© dans l'Ă©ternitĂ©... Je ne le sais pas ! Je crois, je crois seulement qu'un grand amour m'attend. Je sais pourtant qu'alors, pauvre et dĂ©pouillĂ©, je laisserai Dieu peser le poids de ma vie, mais ne pensez pas que je dĂ©sespĂšre. .. Non, je crois, je crois tellement qu'un grand amour m'attend. Si je meurs, ne pleurez pas, c'est un amour qui me prend paisiblement. Si j'ai peur... et pourquoi pas ? Rappelez-moi souvent, simplement, qu'un grand amour m'attend. Mon RĂ©dempteur va m'ouvrir la porte, de la joie, de sa lumiĂšre. Oui, PĂšre, voici que je viens vers toi. Comme un enfant, je viens me jeter dans ton amour, ton amour qui m'attend. UN VOILIER PASSE Je suis debout au bord de la plage Un voilier passe dans la brise du matin et part vers l'ocĂ©an. Il est la beautĂ© et la vie. Je le regarde jusqu'Ă  ce qu'il disparaisse Ă  l'horizon. Quelqu'un Ă  mon cĂŽtĂ© dit Il est parti » Parti vers oĂč ? Parti de mon regard, c'est tout. Son mĂąt est toujours aussi haut Sa coque a toujours la force de porter sa charge humaine. Sa disparition totale de ma vue est en moi, pas en lui. Et au moment oĂč quelqu'un auprĂšs de moi dit Il est parti» Il y en a d'autres qui, le voyant poindre Ă  l'horizon et venir vers eux, s'exclament avec joie Le voilĂ  ». C'est cela la mort. William Blake TU ES VIVANT Tu ne parles plus mais tu es vivant. Tu ne bouges plus mais tu es vivant. Tu ne souris plus mais en arriĂšre de tes yeux tu me regardes. De trĂšs loin ? Peut ĂȘtre de trĂšs prĂšs, je ne sais rien de ces distances. Je ne sais plus rien de toi, mais tu sais maintenant davantage de choses sur moi. Tu es en Dieu. Je ne sais pas ce que cela peut vouloir dire mais sĂ»rement ce que tu voulais et ce que je veux pour toi. Je le crois. Toute ma foi, je la rassemble. Elle est maintenant mon seul lien avec toi. JĂ©sus, donne-moi de croire Ă  ta victoire sur la mort Celui que j'aime veut entrer dans ta joie. S'il n'est pas prĂȘt, je te prie pour lui. AchĂšve sa prĂ©paration. Pardonne-lui comme tu sais pardonner. Aide-moi Ă  vivre sans sa voix, sans ses yeux, Que je ne le déçoive pas maintenant qu'il va me voir vivre et m'attendre. AndrĂ© SĂšve 1. Exemples de priĂšre universelle pour des obsĂšques, des funĂ©railles - Pour xyz qui est entrĂ© dans la paix du Seigneur. Seigneur, nous te prions. O Seigneur en ce jour, Ă©coute nos priĂšres - yyy demeure en nos cƓurs, son sourire, sa force, son amour nous accompagnent pour toujours. Seigneur, nous te prions pour ceux qui souffrent seuls, sans famille et sans amis. O Seigneur en ce jour, Ă©coute nos priĂšres - Pour qu’à travers l’épreuve du deuil jaillisse la lumiĂšre de l’espĂ©rance. Seigneur, nous te prions. O Seigneur en ce jour, Ă©coute nos priĂšres - Pour tous ceux qui, touchĂ©s par la maladie, ĂągĂ©s, ou Ă  l’autre bout du monde, participent par la pensĂ©e et leur priĂšre Ă  cette cĂ©lĂ©bration. O Seigneur en ce jour, Ă©coute nos priĂšres 2. PriĂšres pour les obsĂšques, PriĂšres pour les morts PriĂšres pour les funĂ©railles des morts d'un accident , priĂšres pour la mort et l'enterrement d'un ami PriĂšre pour une maman - PriĂšre pour une maman dĂ©cĂ©dĂ©e qui nous manque beaucoup, PriĂšre pour une maman Ă  la quelle on pense souvent - PriĂšre pour maman dont c'est l'anniversaire de la mort, PriĂšre pour maman qui disait ne prenez pas un air triste en pensant Ă  moi PriĂšre pour un dĂ©cĂšs, pour un dĂ©funt PriĂšre pour un dĂ©cĂšs, pour un dĂ©funt PriĂšre pour un dĂ©cĂšs, veillĂ©e de priĂšre 3. PriĂšre pour les obsĂšques d'un enfant la mort d'un enfant Il n'est pas facile de faire une priĂšre pour les obsĂšques d'un enfant, pour la mort d'un enfant Seigneur, nous avons du mal Ă  comprendre que l'on puisse mourir si jeune. Accorde Ă  tous tes enfants de quitter cette terre en paix. TEMOIGNAGES ET HOMELIES POUR LES OBSEQUES 1. TĂ©moignages pour la mort d'un proche A l'occasion de la mort d'un enfant Rien qu'un petit mot pour te dire que l'on ne t'oubliera pas, que l'on se souvient toujours de tes cheveux blonds, de tes yeux bleus, de ton sourire radieux. Rien qu'un petit mot pour te demander de nous aider Ă  surmonter les rudes Ă©preuves d'ici-bas. Pour te supplier de nous envoyer, du plus profond de ta victoire, ce petit morceau de bonheur, qui s'est perdu dans le labyrinthe de la haine. Rien qu'un petit mot pour t'implorer d' effacer les fissures les injures, les obstacles, les incomprĂ©hensions Pour te rappeler que l'on compte sur toi que l'on a besoin de ta force, de ta foi enfin, rien qu'un petit mot pour t'affirmer que l' on t'aime que le plus grand palais, que le plus pur rubis n'est, en comparaison, qu'Ă©phĂ©mĂšre beautĂ© Pierre Cocheteux Grand PĂšre vient de mourir Grand-pĂšre vient de mourir... Il n'Ă©tait pourtant pas si mai ! ... Nous aurions pu penser ĂȘtre prĂ©parĂ©s Ă  cet Ă©vĂ©nement et pourtant sa mort nous bouleverse comme si elle n'avait dĂ» jamais se produire ! Il Ă©tait si bon ! Il comprenait tout ! Je sais que la mort d'un enfant apparaĂźt plus horrible, scandaleuse, ou celle d'une jeune maman... Mais, l'idĂ©e que la mort de Grand-pĂšre serait normale parce qu'il Ă©tait ĂągĂ© ça nous rĂ©volte. Peut-ĂȘtre est-ce vrai que notre machine, une fois usĂ©e, N’a plus qu’à s’arrĂȘter
 Mais, Grand-pĂšre n’était pas qu’une machine C’était Lui » Nous aurions voulu qu’il vive mille ans ! La mort d'un parent 2. HomĂ©lies pour les funĂ©railles Discours pour les obsĂšques Que dire dans l'homĂ©lie ou le discours d'une cĂ©lĂ©bration prĂ©sidĂ©e par un laĂŻc ? Faire une homĂ©lie courte Ă  partir de choses concrĂštes et particuliĂšrement Ă  partir de l'Ă©change qui a eu lieu au moment de l'accueil Dire pourquoi la lecture et l'Ă©vangile ont Ă©tĂ© choisi et indiquer leur sens Expliquer la raison des intentions de priĂšres de la PriĂšre universelle Évoquer les circonstances du dĂ©cĂšs et donner le sens concret du deuil tel qu'il est vĂ©cu par la famille Faire allusion aux personnes qui viennent Ă  la cĂ©rĂ©monie pour des raisons familiales ou amicales mais qui ne sont pas croyants 27 homĂ©lies pour des funĂ©railles HomĂ©lie pour un dĂ©part tragique SchĂ©ma d'homĂ©lie pour les funĂ©railles Sommaire prĂ©paration obsĂšques Sommaire obsĂšques Sommaire gĂ©nĂ©ral CHANTS POUR LES OBSEQUES 1. Chants pour les obsĂšques, pour un enterrement Chants pour un enterrement Chants pour les morts, Chants grĂ©goriens pour les morts In commemoratione omnium fidelium defunctorum Chant pour les morts, pour un enterrement Mon Dieu plus prĂšs de toi RĂ©pertoire de chants pour les obsĂšques chants et piĂšces d’orgue EntrĂ©e Psaumes PriĂšre universelle Communion Dernier adieu Chant final Chant pour un enterrement Sainte lumiĂšre LAD 736 / I 89 Chant pour un enterrement Victoire, tu rĂšgneras LAD 468 ex 437 / H 32 Chant pour un enterrement Sur le seuil de sa maison LAD 744 ex 530 / SL 41-1 LAD 745 ex 531 / SL 41-2 Chant pour un enterrement Celui qui aime a dĂ©jĂ  franchi la mort CD de chants pour les funĂ©railles MUSIQUE POUR LES OBSEQUES 1. Musique de "requiem" Compact Disc Audio FunĂ©railles Requiem de Gounod Requiem de Saint Saens Requiem de Verdi "Libera me" Verdi, Requiem Libera me de Gabriel FaurĂ© Hector Berlioz Maurice DuruflĂ© Dies irae 2. Musique profane Il arrive frĂ©quemment que, Ă  l’occasion de funĂ©railles, des familles demandent la diffusion d’enregistrements de musiques et de chansons profanes. "C’était la chanson prĂ©fĂ©rĂ©e de notre pĂšre" dit la famille en deuil. Le prĂȘtre, le diacre et/ou l’équipe de prĂ©paration rĂ©flĂ©chissent avec la famille Ă  la convenance de telle musique et au moment de sa diffusion. L’entrĂ©e Le cercueil est au centre des regards l’évocation brĂšve de la vie du dĂ©funt peut s’amplifier par l’apport de sa "photo sonore", la musique qu’il aimait. BĂ©nĂ©diction du corps On peut diffuser une musique, qui soit plutĂŽt une musique instrumentale adaptĂ©e. Sommaire prĂ©paration obsĂšques Sommaire obsĂšques Sommaire gĂ©nĂ©ral LIENS ENTRANTS obsĂšques lecture au de la cĂ©rĂ©monie conditions deuil malade malade pastorale sens textes cimetiĂšre - OBSEQUES LIVRET HTM Cliquez SaintThomas est un merveilleux compagnon du Christ, et il peut nous aider Ă  vivre notre vocation de disciples. Le rĂ©cit le plus connu Ă  propos de cet ApĂŽtre est celui de sa rencontre avec le Christ, Ă  la fin du chapitre 20 de l’Evangile selon saint Jean, lorsque JĂ©sus lui dit : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans
Celui qui aime a dĂ©jĂ  franchi la mort Caecilia 3/2014 Commentaires de chants © Union Sainte CĂ©cile - Strasbourg Celui qui aime a dĂ©jĂ  franchi la mort S 89- LAD 733 Texte M. Scouarnec - Musique J. Akepsimas En te prĂ©sentant, Seigneur, cette offrande pour le salut de ton serviteur N. nous faisons appel Ă  ton amour N. a toujours vu en ton Fils un Sauveur plein de bontĂ© Fais qu’il trouve maintenant en lui, le juge dont il n’a rien Ă  craindre ». Cette priĂšre sur les offrandes est tirĂ©e de la messe des funĂ©railles, hors temps pascal. uste aprĂšs avoir prĂ©sentĂ© le pain et le vin, l’Église en priĂšre offre son dĂ©funt dans l’offrande eucharistique, et elle exprime sa foi pour l’un des siens. Une foi enracinĂ©e radicalement dans l’amour. Amour invoquĂ©, amour manifestĂ© par la vie publique du Seigneur, amour qui se manifestera au moment ultime de la RĂ©surrection des morts. Cette priĂšre ne fait que redire ce que le psaume 85 84 rĂ©vĂšle Ă  travers le verset 11 Amour et VĂ©ritĂ© se rencontrent, Justice et Paix s’embrassent ». J Michel Scouarnec, prĂȘtre du diocĂšse de Quimper, en Ă©crivant le texte de ce chant pour des funĂ©railles, rĂ©sume toute cette richesse biblique et liturgique. Le refrain associe la pratique de l’amour humain c’est-Ă -dire la justice en lien avec le mystĂšre de la PĂąque. Ce mystĂšre de la PĂąque est lui-mĂȘme associĂ© Ă  la certitude de demeurer dans l’Amour de Dieu. Ainsi la pratique de l’amour fraternel, du partage cordial devient lieu oĂč se manifeste dĂ©jĂ  la vie Ă©ternelle, oĂč la RĂ©surrection est dĂ©jĂ  mystĂ©rieusement Ă  l’Ɠuvre. Puis les couplets vont dĂ©ployer ce que reprĂ©sente cette pratique de l’amour humain. À l’instar des commandements du Christ selon saint Marc 12, 29-31 on y parle de la pratique de l’amour envers Dieu couplets 1 Ă  4, et de la pratique de l’amour envers le prochain couplets 5 Ă  9. Tous les couplets se concluent par une formule litanique confessant la foi d’ĂȘtre dans la Paix, devant le Seigneur. Avec la progression des couplets 1 Ă  4, nous avons la synthĂšse des Ă©lĂ©ments des rĂ©cits de la Transfiguration, mais Ă  l’envers parole de Dieu, lumiĂšre de Dieu, visage de Dieu, gloire de Dieu. La pratique de l’amour envers Dieu se cristallise dans le mystĂšre de la Transfiguration, et elle conduit avec certitude d’ĂȘtre devant Dieu dans la paix. La pratique de la Justice envers Dieu nous fait embrasser la Paix comme dirait le psaume 84 85 ! Avec la progression des couplets 5 Ă  9, nous avons une synthĂšse biblique de l’enseignement de JĂ©sus sur son Retour et le Jugement Dernier, selon saint Matthieu 25, 31- 46 aimer son frĂšre, donner Ă  boire, rĂ©chauffer l’ñme, rendre visite, ouvrir sa porte. Cela rĂ©sume la cĂ©lĂšbre citation de saint Jean de la Croix au soir de notre vie, nous serons jugĂ©s sur l’amour ». La pratique de la Justice envers les hommes nous fait Ă©galement embrasser la Paix ! Quant Ă  la musique, Jo Akepsimas Ă©crit dans un style choral, dont la structure mĂ©lodique et harmonique est trĂšs classique. Le refrain avec sa lenteur qu’il convient de vraiment respecter, donne cette ambiance de quiĂ©tude au chant, qui est le propre d’une Ăąme apaisĂ©e. Si les couplets sont un peu plus rapides, ils sont harmoniquement plus riches, conduisant Ă  la mise en valeur de la formule litanique qui les conclue. insi le refrain avec sa lenteur, et les couplets avec leur harmonie rendent audible cette foi de la communautĂ© chrĂ©tienne, que dans l’Amour nous embrasserons la Paix en Dieu. A Emmanuel BOHLER flashez avec votre smartphone et Ă©coutez
CommeMarie ne tardez pas: 1: E; 252: Fais-nous marcher à ta lumiÚre: 1: F; 20-51: Le chant des bergers: 1: K; 35: L'Esprit de Dieu: 1: F; 39: LÚve-toi Jérusalem
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Sile chant peut nous aider Ă  franchir un seuil, encore faut-il que parole et musique se conjuguent pour ouvrir en nous un chemin de foi, d’espĂ©rance et de paix. Quelques chants d’entrĂ©e possibles. Requiem (CNA 731) Celui qui aime a dĂ©jĂ  franchi la mort (CNA 733) Donne-leur le repos (CNA 734) Montre-nous ton visage d’amour (E 254) Depuis l’aube Le chant de mĂ©ditation peut ĂȘtre pris aprĂšs le commentaire de l’évangile. À l'image de ton amour - À l’image de ton amour 1- Seigneur JĂ©sus, tu nous as dit Je vous laisse un commandement nouveau Mes amis, aimez-vous les uns les autres . Écoutez mes paroles et vous vivrez» R/ Fais-nous semer ton Évangile, fais de nous des artisans d’unitĂ©, Fais de nous des tĂ©moins de ton pardon, Ă  l’image de ton amour. 2- Devant la haine, le mĂ©pris, la guerre, Devant les injustices, les dĂ©tresses, Au milieu de notre indiffĂ©rence, Ô JĂ©sus, rappelle-nous ta Parole ! 3- Tu as versĂ© ton sang sur une croix, Pour tous les hommes de toutes les races, Apprends-nous Ă  nous rĂ©concilier, Car nous sommes tous enfants d’un mĂȘme PĂšre. Comme un souffle fragile - R/ Comme un souffle fragile Ta Parole se donne. Comme un vase d’argile Ton amour nous façonne 1- Ta Parole est murmure Comme un secret d’Amour Ta Parole est blessure Qui nous ouvre le jour 2- Ta Parole est naissance, Comme on sort de prison Ta Parole est semence Qui promet la moisson 3- Ta Parole est partage, Comme on coupe du pain Ta Parole est passage Qui nous dit le chemin R/ Ecoute, Ă©coute, surtout ne fais pas de bruit, On marche sur la route, on marche dans la nuit. Écoute, Ă©coute, les pas du Seigneur vers toi, Il marche sur ta route, il marche prĂšs de toi. 1- Ils ont marchĂ© au pas des siĂšcles vers un pays de joie. Ils ont marchĂ© vers la lumiĂšre pour habiter la joie. 2- Ils ont laissĂ© leurs cris de guerre pour des chansons de paix. Ils ont laissĂ© leurs bouts de terre pour habiter la paix. 3- Ils sont venus les mains ouvertes pour accueillir l amour. Ils sont venus chercher des frĂšres pour habiter l’amour. Écoute la voix du Seigneur - 1- Écoute la voix du Seigneur, PrĂȘte l’oreille de ton cƓur, Qui que tu sois Ton Dieu t’appelle, Qui que tu sois, Il est ton PĂšre. R/ Toi qui aimes la vie, ĂŽ toi qui veux le bonheur, RĂ©ponds en fidĂšle ouvrier De sa trĂšs douce volontĂ©. RĂ©ponds en fidĂšle ouvrier De l’évangile et de sa paix. 2- Écoute la voix du Seigneur, PrĂȘte l’oreille de ton cƓur, Tu entendras Que Dieu fait grĂące, Tu entendras L’Esprit d’audace. 3- Écoute la voix du Seigneur, PrĂȘte l’oreille de ton cƓur, Tu entendras Grandir l’Église, Tu entendras Sa paix promise. 4- Écoute la voix du Seigneur, PrĂȘte l’oreille de ton cƓur. Qui que tu sois, Fais-toi violence, Qui que tu sois, Rejoins ton frĂšre Ils sont nombreux les bienheureux - R/ Éternellement heureux ! Éternellement heureux ! Dans ton royaume. 1- Ils sont nombreux les bienheureux Qui n’ont jamais fait parler d’eux Et qui n’ont pas laissĂ© d’image... Tous ceux qui ont, depuis des Ăąges, AimĂ© sans cesse et de leur mieux Autant leurs frĂšres que leur Dieu. 2- Ceux dont on ne dit pas un mot Ces bienheureux de l’humble classe, Ceux qui n’ont pas fait de miracle ... Ceux qui n’ont jamais eu d’extase Et qui n’ont laissĂ© d’autre trace Qu’un coin de terre ou un berceau . 3- Ils sont nombreux ces gens de rien, Ces bienheureux du quotidien Qui n’entreront pas dans l’histoire. Ceux qui ont travaillĂ© sans gloire Et qui se sont usĂ© les mains À pĂ©trir, Ă  gagner le pain. 4- Ils ont leurs noms sur tant de pierres Et quelquefois dans nos priĂšres ... Mais ils sont dans le cƓur de Dieu ! Et quand l’un d’eux quitte la terre Pour gagner la maison du PĂšre, Une Ă©toile naĂźt dans les cieux ... R/ N’aie pas peur, laisse-toi regarder par le Christ, Laisse-toi regarder, car Il t’aime ! N’aie pas peur, laisse-toi regarder par le Christ, Laisse-toi regarder, car Il t’aime ! 1- Il a posĂ© sur moi son regard, Un regard plein de tendresse ; Il a posĂ© sur moi son regard, Un regard long de promesses. 2- Il a posĂ© sur moi son regard, Et il m’a dit Viens, suis-moi ! » Il a posĂ© sur moi son regard, Et m’a dit Viens ne crains pas. » 3- Il a posĂ© sur moi son regard, Et ses yeux en disaient long ; Il a posĂ© sur moi son regard, C’était celui du pardon. 4- Il a posĂ© sur moi son regard, Alors j’ai vu qu’il pleurait ; Il a posĂ© sur moi son regard, Alors j’ai su qu’il m’aimait. Souviens toi de JĂ©sus Christ - R/ Souviens-toi de JĂ©sus-Christ ressuscitĂ© d’entre les morts. Il est notre salut, notre gloire Ă©ternelle. 1- Si nous mourons avec lui Avec Lui nous vivrons. Si nous souffrons avec lui, Avec lui nous rĂ©gnerons 2- En lui sont nos peines En lui sont nos joies En lui l’espĂ©rance En lui notre amour Trouver dans ma vie ta prĂ©sence - R/ Trouver dans ma vie, ta prĂ©sence Tenir une lampe allumĂ©e Choisir avec Toi la confiance Aimer et se savoir aimĂ© 1- Croiser ton regard dans le doute BrĂ»ler Ă  l’écho de ta voix. Rester pour le Pain de la route Savoir reconnaĂźtre ton pas. 2- BrĂ»ler quand le feu devient cendre Partir vers celui qui attend. Choisir de donner sans reprendre FĂȘter le retour de l’Enfant. 3- Ouvrir quand tu frappes Ă  ma porte Briser les verrous de la peur. Savoir tout ce que tu m’apportes Rester et devenir veilleur 1- Qui de nous trouvera un monde meilleur ? Qui de nous entendra la voix du Seigneur ? Aide-toi, aide-moi, et viendra le jour OĂč le monde sera un monde d’amour. Qui de nous offrira de donner son cƓur ? Qui de nous chantera un monde meilleur ? 2- PrĂšs de toi, ĂŽ Seigneur, il n’est plus de nuit; Ta lumiĂšre, ĂŽ Seigneur, partout me conduit. Si je marche vers Dieu, c’est toi le chemin ; Si j’hĂ©site en ma foi, tu me prends la main. PrĂšs de toi, ĂŽ Seigneur, il n’est plus de nuit; Ta lumiĂšre, ĂŽ Seigneur, partout me conduit. 4- PrĂšs de toi, o seigneur, ma joie d’aujourd’hui ; Ton amour, ĂŽ Seigneur, partout me poursuit. Avec toi, jamais seul, toujours pardonnĂ©, À mes frĂšres unis dans ta charitĂ©. PrĂšs de toi, ĂŽ Seigneur, ma joie d’aujourd’hui ; Ton amour, ĂŽ Seigneur, partout me poursuit. Des profondeurs je crie vers Toi - Des profondeurs je crie vers Toi R/ Je mets mon espoir dans le Seigneur, je suis sĂ»r de sa parole. 1- Des profondeurs, je crie vers toi, Seigneur, Seigneur, Ă©coute mon appel ; Que ton oreille se fasse attentive Au cri de ma priĂšre 2- Si tu retiens les fautes, Seigneur, Seigneur, qui subsistera ? Mais auprĂšs de toi est le pardon Je te crains et j’espĂšre 3- Mon Ăąme attend le Seigneur, Je suis sĂ»r de sa parole ; Mon Ăąme attend plus sĂ»rement le Seigneur Qu’un veilleur n’attend l’aurore Celui qui aime a dĂ©jĂ  franchi la mort - R/ Celui qui aime a dĂ©jĂ  franchi la mort. Rien ne pourra le sĂ©parer de l’amour du Dieu vivant. 1- Si notre faim de ta Parole a nourri nos corps brisĂ©s, Devant toi, Seigneur, Nous aurons le cƓur en paix. 2- Si notre soif de ta lumiĂšre Nous a fait franchir la peur Devant toi, Seigneur, Nous aurons le cƓur en paix. 3- Si le dĂ©sir de ton visage Nous a fait crier ton nom, Devant 
 4- Si l’espĂ©rance de ta gloire Nous a fait tenir debout, Devant 
 5- Si nous avons aimĂ© nos frĂšres De tout cƓur, en vĂ©ritĂ©, Devant 
 6- Si nous avons donnĂ© Ă  boire À celui qui avait soif, Devant 
 7- Si nous avons rĂ©chauffĂ© l’ñme De celui qui perdait cƓur, Devant 
 8- Si nous avons rendu visite À celui qui Ă©tait seul, Devant 
 R/ Dieu est Amour, Dieu est LumiĂšre, Dieu, notre PĂšre. 1- En toi, Seigneur, point de tĂ©nĂšbres. Ton esprit est VĂ©ritĂ©. 2- Si nous vivons au cƓur du monde, Nous vivons au cƓur de Dieu. 3- Si nous marchons dans la lumiĂšre, Nous tenons la main de Dieu. 4- Si nous voulons un monde juste, Dans l’Amour nous demeurons. 5- Nous nous aimons les uns les autres, Le premier, Dieu nous aima. 6- Nous contemplons Dieu invisible Dans l’amour qui nous unit 7- Nous connaissons Dieu notre PĂšre En vivant dans son Amour. 10- En toi, Seigneur, l’Ɠuvre de l’homme Est marquĂ©e d’éternitĂ©. 14- Nous attendons dans l’espĂ©rance Ton retour, Seigneur JĂ©sus. rucdB.
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