Pour beaucoup d’écrivains, être publié reste un rêve. C’est la reconnaissance d’un talent, l’opportunité de partager leur histoire avec le plus grand nombre, une thérapie parfois… Hélas, nombreux sont ceux qui, boudés par les éditeurs, voient leur prose sombrer dans l’anonymat. En 2013, 17% des Français affirmaient être auteurs d’un manuscrit. Mais combien d’élus accèdent par la grande porte aux rayonnages des libraires ? Bien peu. Alors forcément, l’idée de créer une bibliothèque des livres refusés » a tout pour nous séduire… Lorsque Jean-Pierre Gourvec ouvre la sienne au cœur de la Bretagne, elle devient le temple des écrivains dont les éditeurs n’ont pas voulu. Le lieu ultime où l’on vient abandonner une oeuvre longuement composée et chérie, jusqu’à se résoudre à l’inévitable s’en séparer… Delphine, jeune éditrice prometteuse, est en vacances avec son compagnon dans la région quand elle entend parler de l’endroit. Evidemment, il attise sa curiosité. Et si parmi ces manuscrits délaissés, se trouvait un chef d’oeuvre ? Le chef d’oeuvre, elle va le trouver et cet épisode marque le début d’une véritable enquête littéraire qui était Henri Pick, l’auteur du livre abandonné ? Pourquoi n’a-t-il jamais révélé à son entourage l’existence de ce roman, qui était probablement le projet de toute une vie ? Et si le livre avait été écrit par quelqu’un d’autre ? Pourquoi cette personne aurait-elle mis le nom de Pick à la place du sien ? L’intrigue ne manque pas d’originalité et dès les premières pages, j’ai été happée par ce mystère Henri Pick ». L’histoire donne vie à cet homme que l’on ne connaît pas à travers les témoignages de ses proches ou encore les recherches entreprises par un journaliste sur le déclin, Jean-Michel Rouche. On plonge dans un monde entre réalité et fiction, comme celui de Delphine de Vigan dans son roman D’après une histoire vraie… Entre cocktails mondains, émissions littéraires, journalistes réels et fictifs, on s’immerge dans la machine populaire et économique que représente la publication d’un best-seller. Car Henri Pick passionne le pizzaïolo a mené une vie banale, consacrant sa vie à son restaurant breton, sans que nul ne devine que sommeillait en lui un génie créatif. Si l’idée du roman Le mystère Henri Pick » est captivante, j’ai été moins séduite par les personnages, que j’ai trouvé trop grossiers le bibliothécaire introverti et célibataire endurci, l’étoile montante de l’édition parisienne, jeune et ambitieuse, le critique littéraire alcoolique… De même, l’histoire m’a souvent semblé dériver vers le roman à l’eau de rose, un brin trop mièvre. Des amours déçues, des trahisons, des coups de foudre inattendus et parfois improbables. C’est ce qui, en refermant le livre, me laisse finalement un avis en demi-teinte ! Je vous invite à lire la critique de Stella, du blog Bouquiner, avec qui j’ai partagé cette lecture !

le mystere henri pick fiche de lecture